Le suicide est la deuxième cause de mortalité des adolescents, après les accidents de la route, et ces statistiques froides sont bien antérieures à la crise sanitaire, souvent mise en avant pour expliquer tout et son contraire.
Dans les missions des CPE, définies à l’article 4 du décret de 70, explicitées par la circulaire de 82, actualisées en 2015, le suivi de l’élève est un axe à part entière dont la conception influence les deux autres que sont la contribution à la mise en œuvre de la politique éducative et l’animation de la vie scolaire. « Placer les adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle et collective, de réussite scolaire et d’épanouissement personnel » implique le repérage des difficultés, du mal être, un travail en équipe pour y remédier, voire l’orientation vers des services extérieurs pour les cas les plus graves.
C’est tout l’enjeu de la formation des personnels qui à l’heure actuelle est sacrifiée.
Passages à l’acte suicidaire, troubles du comportement alimentaire, symptômes dépressifs, décompensations psychotiques, questionnements liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, ne sont pas apparus au tournant des années 2020, ni même au tournant des années 2000.
La sécurité des élèves exige des équipes complètes et formées. Les deux journées de travail on permis un travail sur plusieurs axes :
– Quelles formations ?
– Quelles prérogatives ?
– Quelles actions ?
– Quels partenaires au sein de l’institution ?
– Quelle conduite tenir vis-à-vis des enseignants ? Des parents ?
– Vers quelles structures orienter ?
– Comment combattre les dérives observées : dispositifs mis en place et orientation vers des praticiens divers et variés qui questionnent le respect des règles en terme d’éthique et de laïcité ?
1- Ouverture du stage : Point actualité
Emmanuel Séchet secrétaire général adjoint du SNES-FSU ouvre la séance. Il présente avec Axel Benoist Secrétaire général du SNUEP-FSU le contexte politique général : l’actualité internationale avec les crises en Ukraine, à Gaza et leurs conséquences ; en Europe, la montée des extrêmes droites ; en France le retour d’une politique d’austérité visant à détruire les services publics au prétexte de résorber la dette.
Côté éducation, Emmanuel Séchet fait le point sur les nombreuses attaques auxquelles nous devons faire face : réforme des concours et de la formation véritable machine à disqualifier nos métiers, le « Choc des savoirs » et la fin de l’unité du second degrés avec toutes ses déclinaisons comme un brevet des collèges érigé en barrage pour l’accès au lycée et la mise en place de classes « prépa lycée » véritables voies de garage.
Axel Benoist revient sur ces différents points sous l’angle de l’enseignement professionnel et sur le congrès national du SNUEP-FSU.
En conclusion, Emmanuel Séchet présente le plan action des semaines à venir pour défendre l’Éducation avec le projet d’une manifestation nationale pour la défense de l’École publique et laïque en juin.
2- Les formations attaquées !
Sur la santé mentale des jeunes comme sur bien d’autres sujet, la formation des personnels est fondamentale. Aussi Camille Audé, secrétaire nationale responsable du secteur formation initiale et continue – entrée dans le métier, est venue nous présenter le projet de réforme des concours et de la formation : Les INSPE deviennent des ENSP (Écoles Normales Supérieure du Professorat), les maquettes des formations sont uniformisées entraînant une perte d’autonomie des écoles de formation, les étudiants passent les concours en cours de Licence 3, les lauréats aux concours restent dans leur académies pour suivre le Master MEEF… Suite à cette intervention, les collègues ont exprimé leurs inquiétudes sur cette réforme qui va à l’encontre de la richesse actuelle des profils de CPE, venant de différentes disciplines et de cursus variés. Cette homogénéisation du parcours de formation CPE et l‘abaissement du concours à la licence va dans le sens des préconisations du CSP un CPE qui ne soit plus concepteur de son activité éducative auprès des élèves mais un CPE exécutant pour le maintien de la discipline. Alors que les concours CPE restent attractifs, le recrutement de CPE contractuel s’amplifie. Les militants du SNES-FSU continuent de réclamer plus de CPE, une agrégation d’éducation et la défense de notre identité professionnelle.
3- Santé mentale : réponses managériales et logique assurantielle
Olivier Raluy, Secrétaire national responsable du secteur CPE présente les analyses et les revendications du SNES-FSU sur le sujet.
En préalable, retour sur les différentes études et enquêtes récemment publiées qui nous alertent sur la détérioration de la santé mentale des jeunes :
– IFE Souffrances adolescentes : quand la santé mentale traverse les frontières de l’éducation
– Enquête IPSOS, baromètre des adolescents de « Notre avenir à tous »
Plusieurs points points abordés :
A- Le flou sémantique dans l’emploi des termes et le mélange de situations différentes et complexes à l’adolescence.
Le bouleversement psychique lié au processus de l’adolescence peut conduire à des manifestations comportementales transitoires auxquelles il faut être attentifs et attentives mais qui ne sont pas nécessairement le signe d’entrée dans la maladie mentale d’où l’importance d’un regard et d’un suivi de professionnel.les qualifié.es. Les difficultés psychologiques sont trop souvent renvoyées aux caractéristiques propres des individu.es. Mais les conditions de vie, d’études, les liens que les jeunes ont noués ou non sont souvent déterminant dans la fonction d’étayage à ce moment du développement.
B- Dans ce contexte, quel sens peut prendre la création de référent.es en santé mentale ?
L’administration répond à la question de la santé mentale des jeunes par une approche managériale privilégiant une logique assurantielle. Elle annonce des plans, des numéros verts, cible les CPE pour des formations de secouristes en santé mentale et nomme des référent.es censé.es prendre en charge et accompagner les élèves rencontrant des difficultés d’ordre psychologiques.
La création de référent.es en santé mentale est surtout pour l’institution un moyen de se dédouaner de toute responsabilité. Le ministère se protège ainsi en affichant un dispositif et un protocole à moindre coût. Cette politique de référent.es (décrochage, harcèlement, santé mentale, égalité filles-garçons, découverte des métiers) est une véritable attaque des métiers. En confiant de nouvelles missions aux personnels qui alourdissent leur travail, l’administration brouille les spécificités des métiers légitimés par des formations et une qualification reconnue. Quels temps de concertation pour les référent.es ? Sur quels savoirs théoriques et méthodologiques s’appuyer pour faire des liens entre les différentes problématiques. Comment seront-ils/elles en mesure de prévoir les conséquences psychologiques de leurs actions ?
Oui, les élèves ont besoin d’être entouré.es et écouté.es avec la plus grande vigilance, mais avec des personnels dont c’est le métier !
4- Intervention de Marie Rose MORO
Marie Rose Moro est pédopsychiatre, cheffe de service de la Maison de Solenn, maison des adolescents de l’hôpital Cochin, Professeure à l’université Paris-Descartes.
Quelques points de son intervention :
A- En 2021, les pensées suicidaires des 18-24 ans ont été multipliées par deux et plus de 9% d’entre eux ont déclaré une tentative de suicide.
Un chiffre bien au-dessus de la moyenne nationale, qui s’élève elle à 6,8%. Comment comprendre les raisons de ce mal-être ? Marie Rose Moro mentionne également le nombre de 13 % d’une classe d’âge en difficulté, « sans rapport avec le covid, ce qui est énorme ! » : idées suicidaires et passages à l’acte, anxiété, estime de soi négative… La question de la phobie scolaire est abordée sous l’angle de la comparaison avec la situation dans les pays du nord et du sud de l’Europe, comparaison peu flatteuse pour la France. Elle insiste sur l’École comme caisse de résonance mais aussi lieu de souffrance. Occasion pour elle de dénoncer les réformes successives dont la dernière en date les groupes de niveau en collège qui ne manqueront pas d’accroître chez les jeunes la mauvaise estime de soi qui touche déjà 35 % des enfants.
B- Un âge de transformations
Les chiffres sur le mal-être des jeunes s’expliquent d’abord par la période de vie qu’ils traversent. Le passage de l’adolescence à l’âge adulte est un moment de grande fragilité psychique confirme Marie Rose Moro, “C’est toute cette période de 14-15 ans jusqu’à 21 ans qui est particulièrement délicate. Il faut se construire, trouver les valeurs qui nous portent et nous tiennent en vie, qui nous donnent envie d’agir sur le monde et de construire son propre destin. Ce passage est aussi celui de transformations importantes, qu’elles soient corporelles, psychologiques, de notre mode de vie ou de notre rapport au monde. Les adultes, la société, les institutions telles que l’école, l’université ou les lycées, doivent accompagner ces transitions.”
C- Ouverture de maisons des adolescents
Marie-Rose Moro, souligne l’importance de ces centres pour les jeunes en détresse. “Ce sont des lieux ressources, des lieux spécifiques dédiés aux adolescents où l’on va mettre à leur service l’ensemble des disciplines nécessaires à leur bien-être et à leur santé. Dans ces espaces, les adolescents, leur famille, mais aussi les professionnels qui s’occupent d’eux, doivent pouvoir venir pour évaluer et trouver un projet adapté pour chaque adolescent. Il s’agit aussi de réduire les temps d’attente. Lorsque les jeunes sont désespérés, et que nous les mettons sur une liste d’attente de six mois, leurs idées noires auront évoluées entre-temps et ils se retrouveront dans une souffrance structurée. Il nous faut donc des lieux dédiés à leur accompagnement et où l’on expérimente des manières de faire qui leur correspondent.”
Elle insiste sur la nécessité pour les jeunes en soins de ne pas couper le lien avec la scolarité et souligne l’importance de lieux où les professionnels de l’école et de la santé puissent parler des situations, avoir une représentation de l’autre, déconstruire les préjugés.
Les échanges avec la salle sont riches et nombreux : rôle de l’école et des réformes dans le mal être des jeunes, des moyens et des dispositifs de prise en charge notoirement insuffisants, déserts médicaux et temps d’attente, l’importance de répertorier les ressources et d’en avoir une visibilité, la précocité des prescriptions médicamenteuses alors que toute prise en charge est d’abord une thérapie (américanisation des pratiques) …
En conclusion, Marie Rose Moro aborde un autre aspect de son travail, la prise en charge d’enfants migrants et de leurs parents. Pour en savoir plus :
Émission de radio avec Marie Rose Moro sur France culture : enfant de migrants
Publications de Rose Marie Moro
5- Le SNES-FSU à l’offensive pour le métier de CPE
Le sujet « santé mentale des jeunes » illustre parfaitement l’instrumentalisation opéré par le ministère pour, par ses réponses, attaquer nos métiers. Pour conclure cette première journée de stage, Julien Vanhée du secteur national CPE revient sur un moment important du congrès. Dans un contexte de fortes attaques sur nos missions, les CPE présent.es au congrès, ont fait le choix de présenter une motion ancrée dans la défense du métier.
C’était un moment fort du congrès de la Rochelle, car les délégué.e.s CPE des académies sont toutes et tous monté.e.s à la tribune pour défendre ce texte qui porte l’ambition d’un CPE centré sur la réussite et l’émancipation de l’élève. Fait rare dans un congrès, c’est le seul texte voté à l’unanimité de tous les délégués !
6- Pour des collectifs de travail
Clarisse Macé, secrétaire nationale pour les CPE ouvre la séance du jeudi matin. Cette matinée est l’occasion d’interventions croisées, de Nathalie Hennequin du SNUAS-FP FSU (Assistantes sociales), de Sylvie Magne du SNICS FSU (Infirmières scolaires), et de Soraya Mahalaine et d’Aude Rome du secteur PsyEN du SNES-FSU.
Les interventions marquent nos accords sur la nécessité d’une équipe pluriprofessionnelle au complet et formée pour prendre en charge la jeunesse, à l’image de la prise de parole de Sylvie Magne.
Les pouvoirs publics, depuis le Covid, ont eu tendance à s’agiter sans mettre de moyens humains en face : numéros verts, secourisme en santé mentale, protocoles… Qui évidemment ne donnent pas les résultats escomptés car il n’y a pas de professionnels en face. Ainsi en a-t-il été par exemple de « mon soutien psy » pour les étudiants…
Avec une formation en secourisme mental réduite à sa portion congrue : 2 jours(!), et qui vient rajouter des responsabilités à des personnels déjà débordés, ce dispositif ressemble plus à une dilution de responsabilités de la part de l’administration qui refuse de mettre des moyens humains : il manque actuellement 15 000 infirmières scolaires, à titre d’exemple.
C’est aussi l’avis de Aude Rome (Psy-En) et Soraya Mahalaine (DCIO) qui précisent qu’il n’y a qu’un Psy-EN pour 1600 élèves et que 1000 postes sont actuellement soit vacants, soit occupés par des non-titulaires, donc précaires.
Nous avons relevé une inquiétude particulière sur la volonté ministérielle de créer des services de santé départementaux, en retirant des personnels au contact des élèves… Pour toutes et tous, la nécessité est claire, et incontournable : il faut du travail en équipe, auprès des élèves !
7- Santé mentale et compétences psycho-sociales
Les compétences psycho-sociales, socio-comportementales, douces (« soft skill ») visent-elles à former ou davantage à formater ? Importées du monde économiques qui les a développées pour adapter le capital humain à la recherche du profit, les compétences psycho-sociales font leur chemin à l’école. Le bien-être des élèves est souvent prétexte à les valoriser, une aubaine pour les hiérarchies, qui pensent ainsi s’épargner de rendre des comptes sur les politiques éducatives à l’œuvre. Les vies scolaires ont été perçues très tôt comme une porte d’entrée aux expérimentations sur cette thématique via la notion de climat scolaire.
Le maintien du bien-être, la résilience sont autant de stratégies comportementales qui se substituent aux savoirs académiques faisant fi de la croissance des inégalités.
Intervention de Paul Devin, Président de l’Institut de recherche de la FSU.
Sous l’apparence de la recherche d’une meilleur qualité relationnelle, l’apprentissage des compétences psychosociales est un élément essentiel d’une conception néolibérale de l’éducation: l’individu responsable de son sort doit disposer de toutes les ressources nécessaires à admettre sa condition tout en ayant un sentiment de bien-être. C’est “la résilience sociale”.
L’éducation n’a plus vocation à émanciper le travailleur pour en faire l’acteur de ses droits mais à lui permettre de vivre au mieux une condition à laquelle les nécessités de l’économie ne lui permettent pas d’échapper.
L’intervention de Paul Devin fera l’objet d’un article à paraître dans la revue de la FSU “Regards croisés” du mois de juin.
Préconisation du CNESCO Bien être à l’école novembre 2023
Lire également l’article de Paul devin sur les Soft-skills : pour l’école du bonheur et de la croissance !
8- Du bien-être à la domination managériale
Intervention de Daniel Le Cam du secteur politique scolaire du SNES-FSU.
La crise sanitaire a amplifié la méfiance vis-à-vis de la science, et la MIVILUDES alerte sur la diffusion du risque de dérives sectaires dans le domaine du bien-être et de la santé. Pourtant, le service public d’éducation encourage parfois des pratiques controversées.
Cette poussée « new age » permet de prétendre répondre aux souffrances provoquées par les réformes pathogènes et, en invitant à « lâcher prise », elle joue un rôle managérial souvent ignoré.
Dans les académies de Lille, Créteil ou Toulouse, des formations sont proposées parfois à des personnels désignés par les inspections sur « des données psycho-physiologiques (dont détente, respiration consciente, énergie, émotions…) avec une alternance de situations (dont corporelles) à expérimenter […], » des « co-intervention formatrice sophrologue et chef d’établissement » et dans un module du parcours décrivant « comment mettre en place une expression authentique pour développer son assertivité […] » ou encore des stages sur des « techniques de sophrologie adaptées au contexte éducation pour réduire le stress, être en conscience de soi, gérer la respiration. […] Pour soi et pour les élèves ».
L’assertivité instrumentalisée pour faire taire et dépolitiser tout débat, est à la mode chez les managers, pour la MIVILUDES « La prudence s’impose également face à l’augmentation des formations courtes à destination des personnels de l’Éducation nationale, sur le thème de la ‘communication non violente’, menées parfois par ‘des coachs et spécialistes auto-proclamés’, dont les formations et les qualifications n’ont pas été contrôlées. La plus-value de ces interventions n’a pas été établie ».
Les dispositifs à destination des personnels s’inscrivent aussi dans une stratégie managériale de dessaisissement : empêcher d’interroger l’organisation du travail et endormir les consciences à coup de « respirez, détendez-vous, ça va bien se passer ». Cette psychologisation des rapports sociaux est bien utile pour dominer. Il n’est pas acceptable d’augmenter les risques psychosociaux par la dégradation des conditions d’étude et de travail, puis de feindre de s’y intéresser pour mieux poursuivre les réformes délétères.
Rappel du rôle du CNAECEP ( Conseil national des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public) et des CAAECEP (Conseil académique des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public) :
L’agrément est conféré par arrêté du ministre de l’Éducation nationale pour les associations ayant une dimension nationale, par arrêté du recteur d’académie, pour les associations à dimension régionale, départementale ou locale. Il est prononcé après avis d’un organe consultatif spécialisé, le CNAECEP ou par le CAAECEP.
L’agrément des associations qui veulent intervenir dans un établissement scolaire est régit par des textes de référence* qui distinguent les conditions d’intervention des associations éducatives agréées et non agréées en précisant que l’agrément est une reconnaissance de la qualité et de l’intérêt de l’action menée par une association, en même temps que la conformité de cette action aux principes régissant l’enseignement public.
Pourtant les partenariats signés directement par le ministère ou des rectorats avec certaines associations ou entreprises ne passent pas par le CNAECEP ! Enfin, l’agrément n’est pas obligatoire pour intervenir dans un établissement. C’est le chef d’établissement qui décide de faire intervenir ou pas une association, agréée ou non, dans un collège ou un lycée ! Mais si une convention est nécessaire (pour des raisons budgétaires par exemple) une autorisation préalable du Conseil d’administration est obligatoire.
* Articles n° 551-1 à 12 du Code de l’éducation.
9- Clôture du stage par Sophie Venetitay, Secrétaire générale du SNES-FSU
Sophie Venetitay clôture nos deux journées de travaux par un retour sur les dernières annonces ministérielles : sécurisation des établissements scolaires, expérimentation de brigades académiques d’AED chargées de sécuriser écoles et établissements, équipe mobile nationale de 20 personnes pour toute la France…Une notion de climat scolaire accommodée à toutes les sauces, sans moyens supplémentaires : une École réduite aux acquêts, dont les dimensions éducatives et émancipatrices sont absentes.
Le SNES-FSU restera à l’offensive avec l’ensemble des personnels pour la défense du service public d’Éducation, pour la défense de nos métiers et pour une école plus juste et démocratique.