Participer aux Rendez-vous de l’histoire chaque année à Blois manifeste la préoccupation du Snes-FSU de conserver un lien fort entre le monde universitaire, la recherche, et les personnels ayant en charge l’histoire-géographie comme discipline scolaire.
Un stage syndical disciplinaire
Organisée sur deux jours, cette formation permettra, le jeudi, de faire le point sur l’actualité syndicale et disciplinaire, et d’échanger sur l’évolution de l’enseignement de l’histoire-géographie au collège et au lycée. Entre des programmes exigeants, des sollicitations nombreuses (fréquents concours, projets, semaines à thème), et les conditions réelles d’exercice du métier, le gouffre est immense. Dans beaucoup d’académies, les plans académiques de formation ne permettent pas aux collègues d’aborder les questions pédagogiques et professionnelles qui leur tiennent à cœur. C’est bien ce que propose la formation syndicale, qui donne l’occasion aux participant·es d’échanger entre pairs sans regard hiérarchique, sans jugement, et sans prescrire de supposées “bonnes pratiques”.
Il est également proposé aux stagiaires de participer aux rencontres prévues au programme officiel du festival de Blois.
Les questions sont nombreuses après la présentation de l’actualité de @SVenetitay au stage du @HGSnesFSU du @SNESFSU au #RVH2023 pic.twitter.com/ZTpBdCFcep
— formationSNESFSU (@formsyndSNESFSU) October 5, 2023
“Mémoire des morts, luttes des vivants”
Les Rendez-vous de l’histoire portant portant en 2023 sur Les vivants et les morts, le SNES-FSU a choisi d’organiser avec le programme AMAPOL une table-ronde ayant pour thème « Mémoires des morts, luttes des vivants : usages du martyre politique au XXe siècle. » Elle réunira un panel de quatre chercheurs et chercheuses : Zélie Beaud, Pierre-Marie Delpu, Fanny Gallot et Benjamin Laillier.
Les acteurs et actrices des mouvements sociaux et politiques mobilisent, tout au long de l’histoire du XXe siècle, des figures de disparu·es au service des luttes en cours. Cette “carte blanche” se propose d’analyser ces dernières au prisme de la catégorie “martyr”, qui fait l’objet d’une utilisation transversale dans l’ensemble du champ politique. Héritée du domaine religieux et transposée par calque à l’espace laïque, elle désigne la propension à mourir ou à souffrir au service d’une cause, en témoignage d’un engagement. La période voit les usages du terme évoluer : le sens héroïque du terme, issu des siècles antérieurs, se maintient pour désigner la mort exemplaire, construisant ainsi des modèles d’action pour les contemporains. Ce sens coexiste de plus en plus avec une dimension plus collective, victimaire, nourrie des formes nouvelles de la conflictualité. Les interventions de la table ronde montreront la pluralité et la plasticité de cette catégorie et la diversité des figures qu’elle recouvre : héros, militants et militantes, hommes et femmes, peuples, victimes ordinaires. Pour cela, elles s’appuieront sur des luttes emblématiques : guerre d’Espagne, luttes du mouvement ouvrier dont le Maitron constitue un “lieu de mémoire” aux frontières du savant et du politique.
Un atelier pédagogique “Vivant Moyen Age”
Dans le cadre du programme officiel des RVH, le SNES-FSU réunira également trois enseignant·es et chercheur·es sur l’enseignement du Moyen Âge : Florian Besson, qui pilote également le blog Actuel Moyen Âge, Anne Lafran, et Catherine Rideau-Kikuchi. Les traces de cette période sont nombreuses en France, et elle est enseignée de l’élémentaire à l’université. Le médiévalisme est aussi un indicateur pérenne de l’intérêt pour la période. Mais comment rendre accessibles au grand public, et aux élèves quel que soit leur âge, les problématiques sans cesse renouvelées de la recherche ? Sur quels outils et quelles sources s’appuyer pour un enseignement qui soit à la fois vivant et rigoureux scientifiquement ? En évoquant la place des vivants et des morts dans les sources notamment iconographiques, nous souhaitons articuler échanges scientifiques et didactiques autour d’un enseignement vivant de la période médiévale.
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