C’est pourquoi il faut y privilégier les mixités sociale et académique. C’est la position que le SNES-FSU a défendue lors de son audition par le groupe de travail Collège de la mission « exigence des savoirs ».
Le ministère et la mission arguent du faible sentiment d’efficacité des professeur·es face à la très grande hétérogénéité actuelle dans les classes. Le SNES-FSU leur a donné des clés pour résoudre ces difficultés : diminuer drastiquement les effectifs par classe de façon à ce que l’École inclusive soit effective et non plus un simple affichage, construire des programmes cohérents entre eux sans être pléthoriques, améliorer la formation initiale et continue sur le temps de service. Mais ce n’est pas là l’objectif de ce gouvernement qui ne favorise que l’élitisme tout en détournant le vocabulaire utilisé par le SNES-FSU tel que le terme de « démocratisation » pour se parer de vertus.
Imposer des groupes de niveau
Après l’heure de soutien/approfondissement en français et mathématiques imposée en Sixième à la rentrée 2023 aux dépens de la technologie, un fonctionnement en groupes de niveau serait généralisé à tout le volume horaire de ces deux disciplines en Sixième et Cinquième à la rentrée 2024 puis en Quatrième et Troisième à la rentrée 2025.
Au passage, l’heure de soutien/approfondissement en tant que telle semble disparaître de la grille horaire de Sixième. Cela amènera-t-il le volume de cours d’un élève à 25 heures hebdomadaires, ce qui correspond à des économies de moyens pour le ministère ? Comme souvent, un nouveau dispositif disparaîtrait sans que les moyens prélevés pour le mettre en œuvre ne soient rendus aux établissements. La technologie serait alors plus cruellement encore passée par pertes et profits.
Quels sont les retours de terrain sur la mise en œuvre du soutien/approfondissement depuis la rentrée ? De nombreux témoignages font part de désorganisation, d’emplois du temps dégradés, du manque d’efficacité auprès des élèves, du manque de cohérence avec l’enseignement mené en classe entière, cette déconnexion d’ailleurs préconisée par le ministère. Aucun bilan objectif n’est tiré de cette nouvelle organisation mais le ministère la généralise comme si c’était une réussite. C’est le principe de l’expérimentation non scientifique, une vraie stratégie de néomanagement.
Des collèges ont déjà expérimenté des groupes de compétences depuis des décennies, notamment en langues vivantes et chaque fois, il a fallu faire marche arrière parce que l’usine à gaz correspondante n’apportait pas les résultats escomptés.