Une fois de plus, les collégiens sont oubliés et c’est toujours le même mépris pour les enseignants en collège. Les difficultés se cumulent depuis le début de la crise sanitaire sans qu’elles ne soient jamais prises en compte. Comment assurer sereinement la continuité des apprentissages, tout en restant sous la pression des programmes à terminer et du DNB à préparer ? Le SNES-FSU a porté cette demande spécifique d’aménager programmes et DNB au soir du 13 janvier dans les négociations ouvertes par le premier ministre. Organiser la passation d’Ev@lang en anglais en Troisième et de Pix sur les compétences numériques est non seulement inutile mais s’avère chronophage dans une période où il faudrait se recentrer sur les apprentissages. Le SNES-FSU demande leur annulation.
DHG sacrifiées
Pour la préparation de la rentrée 2022, les rectorats exploitent une baisse à peine sensible du nombre de collégiens pour justifier de nouvelles pertes de moyens. À la rentrée 2020, il manquait 5 364 élèves pour atteindre les prévisions d’effectifs dans les collèges publics, dont une fuite vers le privé pour 4 727 d’entre eux, le ministère encourageant ouvertement la concurrence entre les réseaux. Les rectorats ont pourtant supprimé des classes alors que cette tendance aurait permis de desserrer ponctuellement les effectifs dans les collèges concernés. Le nombre d’élèves par structure a ainsi augmenté de 0,3 point en trois ans et même de 0,6 point en SEGPA.
Les dotations horaires globales (DHG) parviennent dans les établissements et les collègues mesurent les effets des 440 nouvelles suppressions d’emplois prévues pour la rentrée. Elles sont réduites à l’os. Dans les meilleurs cas, les trois heures de marge « à tout faire » sont maintenues mais dans certaines académies, elles ne sont même plus garanties ! Dans les établissements, il va falloir sacrifier des enseignements (appauvrissement de l’offre des langues vivantes, enseignements facultatifs, etc.) ou les quelques rares groupes à effectif réduit qui demeuraient pour aider les élèves en difficulté au sein de la classe. Certains collèges font même le choix intenable de fermer une classe pour récupérer des heures, surchargeant les autres divisions tout en créant des dilemmes insurmontables pour les équipes.
Moyens au rabais pour l’école inclusive
Alors que le ministère communique sans relâche sur son volontarisme en matière d’école inclusive, les DHG continuent de le contredire et les sections SEGPA voient leurs moyens rognés. L’administration dissuaderait même des professeurs des écoles de proposer des dossiers pour limiter les ouvertures.
Dans certaines académies, des moyens de coordinations pour les enseignants du second degré exerçant en ULIS sont supprimés ce qui sera bien évidemment défavorable aux élèves. De même, pour éviter des créations de classes, certains départements pratiquent le brassage des troubles au sein d’une même ULIS, amoindrissant considérablement l’apport des enseignants spécialisés.
Cette logique visant à rentabiliser le plus possible les dispositifs et structures, s’oppose aux besoins réels des élèves et ne place pas les personnels en situation d’accomplir au mieux leurs missions.
Agir et revendiquer
Le SNES-FSU revendique un effectif maximal de 24 élèves par classe et 20 en éducation prioritaire. Ces effectifs doivent en outre être diminués quand des élèves à besoin éducatifs particuliers sont inclus. Des groupes à effectifs réduits doivent être inscrits dans les grilles horaires nationales. Depuis janvier, les mobilisations se multiplient pour obtenir l’annulation des suppressions de postes, la transformation des HSA en heures poste, l’ouverture de classes et des moyens pour les inclusions. Le SNES-FSU soutient ces actions et ses militants interviennent sans relâche, du CA aux comités techniques. Un plan d’urgence pour l’École est plus que jamais nécessaire pour une rentrée dans de meilleures conditions.