Un gouvernement acculé
9 voix. Il a donc manqué 9 voix pour que la motion de censure transpartisane passe et que la loi sur la réforme des retraites ne soit pas adoptée. Avant cela, acculé, le gouvernement en a été réduit à museler le débat au Parlement, par l’utilisation de l’article 47.1 à l’Assemblée nationale, en utilisant le procédure du vote bloqué au Sénat puis en ayant recours à l’article 49.3 à l’Assemblée nationale. Et pendant ce temps-là, Emmanuel Macron continue de jouer aux apprentis sorciers avec la démocratie par des déclarations provocatrices après des semaines de silence et de mépris.
La force du mouvement social
Cette réforme des retraites est aussi mise en minorité dans tout le pays. Le projet de réforme des retraites est contesté dans la rue, par un mouvement social historique, mené par une intersyndicale unie qui a réussi à fédérer une grande majorité de la population pour exiger le retrait de cette réforme des retraites. Les manifestations font tomber régulièrement les records de participants et font de cette mobilisation la plus forte depuis 30 ans. Le mouvement social a aussi gagné la bataille de l’opinion publique grâce à un travail d’information et de conviction mené sur le terrain. Il a permis de démontrer le caractère injuste et injustifié de cette réforme. Les mensonges du gouvernement, en particulier, sur la retraites minimum et la prétendue amélioration de la situation des femmes, n’ont pas résisté au travail d’analyse et de vérification mené par les économistes et les organisations syndicales. Aujourd’hui, une large majorité de la population est contre ce projet de réforme des retraites.
Le mouvement social et les organisations syndicales ont construit un mouvement fort, qui s’inscrit dans la durée et qui a posé des jalons qui vont mener à la victoire.
On l’a fait, on peut le refaire !
En 2006, après l’annonce de la mise en place du contrat première embauche, un puissant mouvement social s’organise : les grèves et les manifestations se multiplient. Dominique de Villepin, alors premier ministre, en est réduit à utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi instaurant le CPE. La mobilisation se poursuit et s’amplifie partout sur le territoire. La loi est promulguée mais dans la foulée, Jacques Chirac annonce la suspension de la loi. Quelques semaines plus tard, les deux articles qui cristallisaient la colère sont défaits. La mouvement social a gagné en faisant tomber une loi injuste et brutale. Oui, il est possible de gagner face à un texte passé en force par un gouvernement qui foule au pied la démocratie sociale ! Nous l’avons fait en 2006. Nous pouvons le refaire. Nous allons le refaire et écrire ainsi une page de l’histoire sociale de ce pays.
Faire l’histoire
Dans ce contexte, la journée du 23 mars revêt une importance décisive. Placée après l’adoption de la loi, elle montre que les organisations sociales ne se résignent pas à voir la loi appliquée dès septembre 2023. Elle doit aussi être l’occasion de réaffirmer notre attachement à la démocratie alors qu’Emmanuel Macron a multiplié les coups de force et les provocations : balayer d’un revers de la main et mépriser l’expression de millions de personnes, de l’ensemble des organisations syndicales, c’est fouler au pied la démocratie. Etre en grève et dans les manifestations jeudi, c’est se mobiliser contre la réforme des retraites mais c’est aussi exiger, tout simplement, le respect de la démocratie !
Chacun-e est donc en mesure, par sa participation à la grève de jeudi, de participer à une étape décisive de l’histoire sociale du pays.
Toutes les informations sur la grève et les manifestations de jeudi 23 mars (carte, visuels etc) : https://www.snes.edu/agissons/campagnes/retraites-en-greve-le-jeudi-23-mars/