Baisse du nombre d’inscrit·es aux concours du second degré
Les années se suivent et se ressemblent. Si le Ministère avait écrit noir sur blanc qu’il n’y aurait pas de prolongation de la période d’inscription aux concours, il s’est finalement dédit. Malgré cette prolongation pour la troisième année consécutive, les chiffres ne sont pas bons !
Le nombre d’inscrit·es baisse de 4% par rapport à la session 2024, ce qui représente 2848 candidat·es en moins pour la session 2025.
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Dans le détail, la baisse est plus marquée aux agrégations externes (-951 inscrit·es) et internes (-607 inscrit·es) alors qu’elles donnent accès au statut le plus favorable pour les futur·es enseignant·es. C’est le signe que la crise d’attractivité de nos métiers franchit un cap supplémentaire.
Le nombre d’inscrit·es aux CAPET et aux 3e concours, qui ont subi de lourdes suppressions de postes aux concours, marque également un net recul.
Pour ce qui est du CAPES externe, de nombreuses disciplines qui peinent déjà à recruter voient le nombre d’inscrit·es se réduire. En mathématiques, la baisse est de 72 inscrit·es, de -64 en allemand, de -29 en lettres classiques, de -53 en physique-chimie, de -27 en éducation musicale…
Une session 2025 qui ne fera pas le plein
Il est déjà certain que la session 2025 ne permettra pas de pourvoir tous les postes ouverts aux concours (pourtant en baisse continue depuis 2017).
En utilisant les taux de présent·es par rapport au nombre d’inscrit·es de la session 2024, il est à présager qu’il y aura autour de 2,29 candidat·es présent·es aux épreuves par poste ouvert aux CAPES externes (avec de grandes disparité selon les disciplines).
Au CAPET externes, le ratio devrait être autour de 2,72 candidat·es présent·es aux épreuves par poste ouvert.
Seule l’agrégation offre encore une certaine sélectivité et une garantie de voir tous les postes pourvus.
Au total, il devrait y avoir en moyenne environ 3,75 candidat·es présent·es aux épreuves de recrutement par poste ouvert aux concours, un niveau historiquement faible. Par exemple, pour le CAPES externe d’Éducation musicale et chant chorale, il y a 95 postes pour 202 inscrit·es. Pour le CAPES externe d’Allemand, 101 postes pour 199 inscrit·es et pour le CAPES interne, 20 postes pour 45 inscrit·es. Il faudra surveiller le nombre de présent·es afin d’affiner l’analyse.
Ce constat en dit long sur le traitement infligé à l’entrée dans le métier ces dernières années avec la baisse de 33% du nombre de postes ouverts au CAPES externes entre 2017 et 2024 qui a déstabilisé les viviers étudiants. L’opacité de l’affectation des lauréat·es des concours liée à la fin de la communication des barèmes et barres d’entrée en académie a renforcé les renoncements aux concours. La mise en stage à temps plein en établissement pour la majeure partie des lauréat·es (alors que l’entrée se faisait auparavant à tiers temps puis, plus récemment, à mi-temps) a dégradé les conditions de travail des enseignant·es et CPE débutant·es. Ajouté à cela l’absence d’une réelle revalorisation salariale et nous sommes face à une crise de l’attractivité orchestrée par les pouvoirs publics.
Crise d’attractivité : Il y a urgence !
Face à cette crise d’attractivité inédite qui se poursuit, il y a urgence à agir ! Dans l’immédiat, le SNES-FSU demande la publication d’un plan pluriannuel de recrutement comme prescrit par le code de l’éducation afin de donner des perspectives aux étudiant·es qui se préparent aux concours. Le SNES-FSU exige la publication des barres d’entrée en académie par discipline de ces dernières années afin que l’opacité qui règne sur l’affectation des lauréat·es des concours soit enfin dissipée.
Afin de redonner de l’attractivité aux concours, le SNES-FSU revendique :
- Une revalorisation des salaires et des carrières avec une entrée dans le métier à deux fois le SMIC
- Des pré-recrutements massifs sous statut d’élève-fonctionnaire dès la L2
- Une entrée progressive dans le métier avec un stage un tiers-temps
- Des mesures sociales d’accompagnement des candidat·es durant leurs études jusqu’aux concours