A l’heure où les formations institutionnelles répondent souvent mal aux attentes des collègues, le SNES-FSU propose un regard critique sur la pédagogie, la didactique et le métier. Ce moment s’effectue entre pairs hors de tout regard hiérarchique. Ce 22 novembre 2024, nous aurons la chance et le plaisir d’accueillir Danièle Cogis et Christophe Benzitoun pour réfléchir à un sujet ô combien sensible : l’orthographe.

Dans un premier temps, Danièle Cogis questionnera la possibilité même d’un enseignement efficace de l’orthographe aujourd’hui. Chercheuse associée en linguistique au laboratoire MoDyCo de l’Université de Paris Ouest, Danièle Cogis a été maîtresse de conférences en sciences du langage à l’IUFM de Paris (Université de Paris Sorbonne). Ses travaux portent sur l’acquisition et l’apprentissage de l’orthographe, sur le niveau orthographique des élèves, ainsi que sur les démarches didactiques innovantes et leur appropriation par les enseignant.es. Elle a publié Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui (Hatier 2011) avec Catherine Brissaud, Orthographe, à qui la faute? (ESF 2007) avec Danièle Manesse, Pour enseigner et apprendre l’orthographe (Delagrave 2005).

Puis, Christophe Benzitoun évoquera la nécessité d’une rationalisation et d’une régularisation de l’orthographe. Il résume son intervention ainsi :

Cela fait des siècles que l’orthographe française représente un frein à l’enseignement du langage écrit. Depuis la mise en place effective de l’instruction obligatoire, elle joue un rôle fort de distinction entre les élèves, recoupant régulièrement la classe sociale. Comment en est-on arrivé là ? L’orthographe française est le fruit de tensions régulières entre conservateurs et progressistes. Depuis la création de l’Académie française, l’orthographe est en grande partie étymologique, donc plutôt conservatrice. Nous verrons ce que peut apporter une réforme/rationalisation de l’orthographe dans un contexte d’enseignement et quels pourraient en être les bénéfices immédiats. Pour ce faire, nous détaillerons une telle réforme et nous verrons que celle-ci est attendue depuis plus d’un siècle. Jules Ferry lui-même avait anticipé la catastrophe qu’allait être l’enseignement massif de l’orthographe française si on ne lui apportait pas de modifications. Malgré cela, force est de constater que les enseignantes et enseignants actuels permettent à une partie de plus en plus importante de la population d’accéder au monde de l’écrit. L’orthographe joue ainsi le rôle d’arbre qui cache la forêt, mettant en avant des difficultés dans ce domaine, là où la lecture et l’écriture progressent.

Maitre de conférences en linguistique française à l’université de Lorraine, Christophe Benzitoun a participé à l’ouvrage collectif des « Linguistes atterré.es », Le français va très bien, merci (Gallimard, collection Tracts). Il a également publié Qui veut la peau du français ? (Le Robert, 2021).

La journée sera aussi l’occasion de faire un point d’information sur l’actualité des Lettres au regard de nos mandats syndicaux.

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