Le SNES se félicite de cette première consigne ministérielle conquise de haute lutte, alors que se prépare déjà dans les lycées la rentrée 2015. En incitant les recteurs à prendre en considération la nécessité de dédoubler une partie de l’horaire dans les séries technologiques, le ministère reconnaît le danger – porté par la réforme du lycée (dite Chatel) – d’un dépérissement programmé de l’enseignement de la philosophie dans ces séries.
La violence sidérante des événements des 7 et 9 janvier, le doute qui traverse une partie de nos élèves sur la légitimité des valeurs laïques de la République, l’empressement à mettre en place un nouvel “enseignement moral et civique”… auront peut-être permis de rappeler à nos dirigeants, l’urgence de restituer aux enseignants les moyens dont la réforme du lycée les avait privés.
Nous appelons donc les collègues à intervenir dans les CA, en se réclamant de ce document. Il ne s’agit pas de pénaliser les autres disciplines, ce qui serait incompatible avec une démarche syndicale. Il s’agit bien plutôt d’amorcer avec la philosophie – qui joue ici, non pas son confort, mais bien sa survie… – une remise en cause globale de la réforme Chatel.
Cette lettre doit être un appui pour garantir un horaire dédoublé hebdomadaire, dans toutes les classes visées ici. Mais cette première victoire doit également être un encouragement pour la suite, alors que l’opinion est plus que jamais convaincue de la nécessité de l’effort qui reste à faire dans le domaine de l’éducation.
Le groupe philosophie du SNES.
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PS illustration de Joseph-Nicolas Robert-Fleury (Galilée face au tribunal de l’inquisition, toile du 19ème siècle). Le discours de la méthode de Descartes sera publié en 1637 en français et non en latin, pour s’adresser à un plus large lectorat. Dans un contexte étroitement lié au procès de Galilée, il s’agit d’un acte fondateur de l’émancipation de la pensée rationnelle face à l’autorité religieuse, émancipation dont l’école de la république sera l’héritière.
« Et si j’écris en français, qui est la langue de mon pays, plutôt qu’en latin, qui est celle de mes précepteurs, c’est à cause que j’espère que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle toute pure jugeront mieux de mes opinions que ceux qui ne croient qu’aux livres anciens. Et pour ceux qui joignent le bon sens avec l’étude, lesquels seuls je souhaite pour mes juges, ils ne seront point je m’assure si partiaux pour le latin, qu’ils refusent d’entendre mes raisons pour ce que je les explique en langue vulgaire. » Descartes, Discours de la méthode, Sixième Partie.
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