Malgré l’affirmation ministérielle d’un attachement au plurilinguisme, la carte des langues au lycée se limitera, dans la très grande majorité des cas, à l’anglais, l’espagnol et l’allemand.

Les autres langues vivantes, étrangères et régionales, telles l’italien, le portugais, par exemple, seront proposées dans très peu de lycées. Quels élèves choisiront de consacrer trois heures hebdomadaires à un enseignement facultatif qui ne pèsera presque rien dans le nouveau baccalauréat (contrôle continu sans coefficient) ? En outre, de nombreux collègues devront intervenir dans plusieurs établissements ou seront en mesure de carte scolaire.

Mobilisation pour l’italien

Le nombre de postes mis au concours dans cette discipline connaît depuis deux années une chute historique, alors qu’il n’y a pas de désaffection des jeunes Français pour l’enseignement de l’italien, comme en témoigne une tribune publiée dans Le Monde signée par un ensemble d’universitaires « Le ministre de l’Éducation nationale prépare l’asphyxie de l’enseignement de l’italien ». De nombreuses personnalités ont signé l’appel en ligne initié par ce même collectif https://www.change.org/p/jean-michel-blanquer-faut-il-retirer-la-joconde-des-collections-du-louvre.

Les présidents E. Macron et S. Matarella se sont rendus à Amboise jeudi 2 mai à l’occasion de la commémoration des cinq cents ans de la mort de Léonard de Vinci. Le rassemblement des collègues d’italien qui s’étaient organisés pour manifester a été empêché par le dispositif de sécurité. Effet de sfumato : de l’art d’estomper, de rendre invisible toute contestation…

Marc Rollin et Georges Thai


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