Depuis deux ans, le ministère est contraint de publier les IPS (indice de position sociale) des collèges.

Si l’indicateur a des limites, son analyse permet, à l’échelle nationale, d’observer des tendances concernant la mixité sociale en milieu scolaire.

Comme l’an passé, le SNES-FSU analyse la publication des IPS pour l’année 2023-2024, dont le constat de ségrégation sociale (particulièrement renforcée par l’enseignement privé sous contrat) et de ségrégation géographique.

Dans le privé, l’IPS moyen en hausse

Si l’IPS moyen reste stable sur un an (autour de 104,5 et avec une médiane à 103,4), les variations sont plus importantes lorsqu’on sépare le public du privé sous contrat. En effet, dans les collèges publics, l’IPS médian n’a pas évolué (99,9) alors que celui du privé sous contrat a augmenté de 2 points passant de 115,5 à 117,4. La différence sociologique entre les familles d’élèves dans le public et dans le privé sous contrat s’est accrue. Plus que jamais, le privé sous contrat (pourtant financé à 73 % par des fonds publics) scolarise les élèves les plus socialement favorisés .

Sur les 6 989 collèges (public et sous contrat), les effectifs moyens dans les établissements ont légèrement augmenté. L’effectif moyen des établissements est de 460 élèves.

Concernant l’écart-type (qui permet de donner une idée de la mixité sociale, elle d’autant plus forte que l’écart-type est élevé), il reste stable et supérieur dans le public par rapport au privé sous contrat (31 en moyenne contre 28,9).

La part des établissements privés sous contrat dans les collèges dont les IPS sont les plus élevés ne cesse de croître.

En 2022-2023, sur les 200 collèges dont les IPS étaient les plus élevés, 64 étaient publics. Un an plus tard, il n’y en a plus que 37 soit une diminution de 42% ! Si nous prenons les 10 % des établissements les plus favorisés, 69 % sont privés. En 2016-2017, c’était un peu moins de 54,5 % soit une hausse de 14,5 points en 7 ans.

Si on prend les 10 % des collèges dont l’IPS est le plus faible, le constat est encore plus rude. Il n’y a que 1,6 % d’établissements privés… L’établissement privé défavorisé est donc proche du mythe ! Rien ne pourrait donc justifier que l’État intègre l’enseignement privé sous contrat à une politique d’éducation prioritaire ! ( CLA etc.) Cette part, pourtant déjà très faible, a été divisée par 4 en 7 ans…

Des disparités géographiques toujours criantes

Les réalités entre les académies sont également très variables.

Ainsi, l’académie de Paris, qui ne comporte que 2,5 % des collèges français, représente 12,4 % des 10 % des collèges les plus socialement favorisés. De même l’académie de Versailles qui représente à l’échelle nationale 7,6 % des collèges en comporte un quart de ceux dans les 10 % les plus favorisés.

A l’inverse, certaines académies concentrent les établissements les plus socialement défavorisés. Ainsi, 82 % des établissements de l’académie de Mayotte sont dans les 10 % des collèges les plus défavorisés. Il en est de même pour l’académie de Guyane (60%), de Lille (25,5%) ou encore de Aix-Marseille et Créteil (16%) qui sont surreprésentées dans les académies les plus défavorisées.

Le SNES-FSU rappelle que la fin du financement de l’enseignement privé par les fonds publics est une nécessité pour mettre fin au dualisme scolaire.


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