Depuis que l’Évaluation des Compétences Expérimentales existe en Physique chimie et en Sciences de la vie et de la Terre comme épreuve du Baccalauréat, elle a toujours été source d’une charge de travail très importante pour les professeurs. Malgré cela, chaque année, ils assurent sans décharge cette lourde préparation, conscients de l’aspect primordial de la pratique expérimentale de ces disciplines. L’ECE permet ainsi de mettre en valeur et de valider les capacités expérimentales de nos élèves.

Cette année cependant, en SVT, les corrigés n’ont pas été fournis, seul un document générique est à disposition des personnels. Dans certaines académies, les IA-IPR ont proposé à des collègues de les construire à la faveur d’un stage prévu initialement avec un autre objectif : étaient-ils au courant de cet état de fait ?

En Physique-Chimie, des sommets sont atteints par l’institution dans l’impréparation de cette épreuve d’ECE. En effet, outre le fait qu’il y aurait beaucoup à dire sur les sujets eux-mêmes (complexité, longueur, importance de Python, …) c’est surtout l’absence des critères d’évaluation précis (matérialisés les années passées par des lettres allant de A à E) que les professeurs découvrent au dernier moment alors qu’aucune information -sans même parler de formation !- n’a eu lieu en amont.

Comme pour les épreuves écrites, il semblerait que les notes des ECE doivent être mises en ligne cette année sur la plate-forme Santorin. Plateforme qui nous est pour l’heure inaccessible. Quand les professeurs auront-ils accès à Santorin ? Mystère. Les grilles d’évaluation en Physique-Chimie avec des critères d’observation précis des candidats se trouveront-elles sur la plateforme ? Mystère encore. Si oui, pourra-t-on les imprimer pour faciliter le suivi des candidats en temps réel dans la salle ? Mystère toujours, à quelques jours de la passation !

Toutes ces interrogations, en Physique-Chimie comme en SVT, que de nombreux professeurs ont déjà fait parvenir au corps d’inspection, sont restées jusqu’à présent (début mai) sans réponse claire. Les collègues, légitimement inquiets et soucieux d’être parfaitement prêts et équitables face aux candidats le jour de l’épreuve, se retrouvent à devoir imaginer et élaborer eux-mêmes des critères d’évaluation et d’observation, nécessairement différents d’un établissement à l’autre. Une pierre de plus à l’édifice inégalitaire du Bac Blanquer !

Ainsi, dans cette période déjà très chargée, alourdie cette année de la correction concomitante des écrits des enseignements de spécialité pour les collègues concernés (même si le ministère a octroyé quatre demi-journées de décharge), des centaines d’équipes se retrouvent à plancher sur ces critères qui auraient dû leur être fournis comme les années passées. Tout ce travail chronophage pour peut-être découvrir le jour J qu’une grille d’évaluation pour chaque situation expérimentale est bien disponible sur Santorin ! Cette incertitude est inacceptable et traduit une fois encore le mépris du ministère à l’égard des enseignants.

En effet, depuis plus de deux ans maintenant et le début de la crise sanitaire, il semble comme une évidence pour la rue de Grenelle de ne tenir ses personnels informés qu’à la dernière minute. Si nos IA-IPR peinent autant à nous répondre, est-ce parce qu’eux-mêmes sont tenus à l’écart de ces changements ? Mais dans quel but ? Pourquoi une telle apparence de désinvolture et de manque de rigueur ? Rien ne justifiait a priori que les informations fournies aux enseignants avant la passation des épreuves soient différentes de celles fournies les années précédentes. Est-ce là un indice d’une volonté de torpiller les ECE dont la préparation nécessite pour les élèves de travailler en groupes à effectifs réduits tout au long de l’année ?

Les demandes du SNES-FSU

Le SNES-FSU demande que le ministère prenne en considération la responsabilité et la charge de travail inhérentes à ces épreuves expérimentales de physique Chimie et de SVT en rémunérant les évaluateurs et les évaluatrices. Le SNES-FSU exige qu’une décharge de cours pour les enseignant-es de physique chimie et de SVT soit actée par tous les rectorats en amont de la passation de ces épreuves afin d’en assurer leur préparation. Enfin, les incertitudes qui ont caractérisé et précédé la session 2022 ne peuvent pas se renouveler : le ministère doit donc rendre accessible aux enseignant-es concerné-es et dans les meilleurs délais les fiches d’évaluation avec des critères de réussite et des attendus clairs pour chaque situation expérimentale retenue par les IA-IPR.


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