Depuis des mois, le SNES-FSU réclame des allégements dans un programme de Terminale S indigeste. Le ministère entend cette revendication mais reporte inlassablement sa décision.

Les élèves de Terminale S, après une course effrénée toute l’année pendant laquelle ils ont survolé huit questions en histoire et onze en géographie, ont franchi la ligne d’arrivée le 16 juin le souffle court, mais leur performance – et aussi celle de leur enseignant – a été bien discrète. Sans doute d’ailleurs ont-ils pensé eux-mêmes qu’il y avait peu de gloire à en tirer. Le constat n’a pas varié depuis l’an dernier : les élèves ne peu- vent que réciter un cours mal digéré, et à l’exception de la capacité à mémoriser plans et croquis appris par cœur, ils n’ont pu travailler les méthodes et réflexion de la discipline. Certes, l’analyse de document n’étant pas tombée cette année, ce problème ne s’est pas posé.

Réponse évasive

Depuis l’an dernier, le SNES-FSU ne cesse de réclamer des allégements du programme, infaisable dans les horaires impartis. La DGESCO et l’Inspection générale n’ont donné jusqu’ici qu’une réponse évasive, au prétexte que la moyenne du bac l’an dernier était satisfaisante. Mais la pression mise sur les correcteurs afin de « valoriser » tous les éléments possibles dans les copies explique largement ces résultats.

Loin de l’autosatisfaction du ministère, les retours de nos collègues montrent à quel point la mesure s’impose : de nombreuses classes de Terminale S restent non attribuées lors de la répartition des services, ce qui est révélateur du malaise des professeur-e-s face à ce pro- gramme infaisable.

Le SNES-FSU, avec les associations de spécialistes et d’autres organisations syndicales (1) , continue de se battre pour obtenir – en attendant une refonte des programmes et des épreuves – un réaménagement pour la rentrée pro- chaine. Le cabinet du ministère qui vient de nous recevoir en audience a, une fois de plus, reporté sa décision. Il est urgent et vital de redonner aux enseignants une respiration dans la mise en œuvre du programme. Il en va de la saveur des savoirs et de l’intérêt de la discipline pour des élèves qui terminent leur formation dans le secondaire.

Alice Cardoso

(1) Voir la pétition en ligne : http://allegerhg-ts.net


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