Le ministre entend faire de la lutte contre le harcèlement une de ses grandes causes. Le harcèlement peut tuer et c’est en effet insupportable et inacceptable. Les équipes pédagogiques et éducatives sont engagées dans de nombreux projets de lutte contre ce fléau, mais avec bien peu de moyens.La prévention du harcèlement en milieu scolaire souffre, comme bien d’autres missions de service public, d’un manque évident de personnels. Et les agent·es se trouvent souvent démuni·es face à ce phénomène complexe et insidieux.
Pour une véritable formation
Le nouveau plan ministériel de lutte contre le harcèlement –outre des mesures anticyberharcèlement qui devront faire leur preuve– entend étendre la mise en œuvre du programme pHARe. Expérimenté à la rentrée 2019, puis généralisé à toutes les écoles et tous les collèges en septembre 2022, pHARe est étendu aux lycées depuis cette rentrée. Il prévoit, entre autres, la constitution d’équipes d’élèves et d’un personnel ressource dans chaque établissement.Si ce programme a le mérite d’exister, il n’est pas non plus la réponse miracle. Il demande du temps deformation en équipe, et non de simples modules sous forme de visioconférences ou de liens internet. La formation initiale comme continue doit répondre aux attentes de personnels concepteurs de leur métier, en mêlant étroitement recherche universitaire et réalités d’un établissement, et sans imposer de « bonnes pratiques ».
Injonctions et précipitation !
La journée nationale de lutte contre leharcèlement du 9 novembre prochain doit s’organiser autour de deux heures banalisées dans chaque établissement. Mais les précisions se font attendre et risquent, une fois de plus, de générer sur le terrain, injonctions, mais aussi précipitation et improvisation.
Pour le SNES-FSU, l’efficacité de la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire repose sur des collectifs de travail, dans le respect des qualifications et des métiers, avec des équipes pluriprofessionnelles au complet, formées, et disposant du temps de concertation nécessaire.