« Recherche professeur de SES pour assurer les cours de la Seconde 18 et de la Première 5 en remplacement de Mme X, absente. Merci aux professeurs de SES du lycée de contacter la direction. » Votre ENT va-t-il se transformer en rubrique des petites an -nonces afin d’assurer les remplacements en interne de l’établissement ? C’est une des nombreuses idées, pas forcément lumineuses, sortie du Grenelle de l’Éducation. Annoncé à grands renforts de déclarations médiatiques par Jean-Michel Blanquer, le Grenelle a consisté en plusieurs semaines de réunions sur recrutement, revalorisation, gouvernance des établissements… où tout le monde, y compris le DRH d’une grande entreprise française, un écrivain ou un ex-rugbyman,a été invité à donner son avis sur notre métier.

La teneur des discussions des ateliers a conduit la FSU à claquer la porte. Le ministre devrait rendre ses arbitrages d’ici le début du mois de mars.

La synthèse des ateliers est une vaste boîte à outils pour redéfinir nos métiers.La proposition d’assurer les remplacements en interne n’est pas nouvelle : Gilles de Robien l’avait essayé en son temps, sans succès face à l’opposition de la profession. Un cours ne s’improvise pas et l’administration ne peut s’exonérer ainsi de ses responsabilités en matière de recrutement pour assurer la continuité du service public.

Mesures inquiétantes

Parmi les autres propositions des ateliers du Grenelle : prestation de serment lors de la titularisation, création d’une Cvthèque dans l’établissement,dispositifs de « vis ma vie » dans d’autres univers professionnels… Derrière les anecdotes, il y a des propositions de fond particulièrement dangereuses Le rapport du colloque scientifique du Grenelle est dans la même lignée :quelques gadgets (baromètre du bien-être professionnel) et des mesures de fond inquiétantes, par exemple sur le pilotage des établissements. Ne nous laissons pas imposer ces lubies qui vont à l’encontre des besoins pour nos métiers