Sans doute Jean-Michel Blanquer ambitionne-t-il de rester dans l’histoire,en tout cas celle de l’Éducation nationale, en proclamant sa volonté de lancer mi-octobre le « Grenelle des professeurs », conçu en lien avec les travaux de l’agenda social pour la mise en œuvre de mesures en 2021 et la préparation d’une loi de programmation pluriannuelle, le tout couronné le 1er décembre par une conférence scientifique sur le métier de professeur au XXIe siècle.

Outre la fâcheuse manie du gouvernement d’accaparer la référence historique des accords de Grenelle pour des causes diverses, on ne peut s’empêcher de comparer l’ampleur des mesures issues des discussions entre gouvernement et syndicats en 1968 avec celles annoncées par Jean-Michel Blanquer. En la matière, on reste dans la petite histoire…

400 millions pour plus de 860 000 professeurs

Le ministre n’évoque même plus les ont circulé en janvier (10 milliards d’euros sur 15 ans), se contentant pour l’instant de 400 millions inscrits dans le projet de loi de finances 2021. 400 millions pour plus de 860 000 professeurs…Quant à la loi de programmation pluriannuelle, aucune indication sur le calendrier, aucun mon-tant envisagé… à 18 mois de l’élection présidentielle.

Il continue à corréler les questions de revalorisation à des mesures touchant aux différents métiers de l’éducation et a transmis aux organisations syndicales les agendas comportant 17 groupes de travail ! Si certaines thématiques comme celle de l’égalité professionnelle femme/homme requièrent des mesures rapides, d’autres suscitent plutôt de l’inquiétude et rappellent furieusement des tentatives antérieures pour modifier les missions,individualiser davantage les rémunérations et/ou donner plus de poids aux hiérarchies locales.

Déjà les discussions lancées en janvier après une grève majoritaire contrela réforme des retraites avaient laissé entrevoir la couleur de la revalorisation vue par Jean-Michel Blanquer, celle de maigres augmentations en contrepartie de nouvelles tâches. Le ministre a déjà donné le signal en faisant passer un décret imposant un temps de formation continue pendant les congés,une seconde heure supplémentaire année (HSA) obligatoire… mesures qui conditionnent un surcroît de travail.Cela ne s’appelle pas revaloriser…

La question de la revalorisation de nos salaires est pourtant une question centrale. Pour le SNES-FSU, elle passe en particulier par l’amélioration des grilles, l’aménagement des fins de carrière, le doublement de l’ISOE et des indemnités afférentes des CPE,profs doc et Psy-ÉN


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