Qu’est-ce que le test de fluence ?

Le test de fluence « permet de connaître la capacité des élèves à lire correctement un texte à voix haute en respectant la ponctuation et le rythme des groupes syntaxiques », d’après la note explicative du Ministère. Pour cela on comptabilise le nombre de mots qu’un élève est capable de lire correctement en l’espace d’une minute.

On voit aisément, cependant, que ce test peut ne pas être pleinement fiable.
On constate, tout d’abord, que la logique de comptabilisation peut conduire l’élève à accélérer sa vitesse de lecture, aux dépens de la ponctuation et de la structure des phrases. Ainsi, un élève pourrait obtenir un score plus haut en se détournant de ce qui fait sens, et donc passer pour un meilleur lecteur qu’un élève scrupuleux qui voudrait marquer la ponctuation et les différents groupes syntaxiques.
De plus, d’aucuns se méfient des résultats de ce test car le face à face avec un adulte et le temps chronométré peuvent constituer une situation stressante pour certains élèves qui perdent alors leurs moyens.

Dans quelles conditions a-t-il une utilité ?

Ce test permet de poser un diagnostic. Mais que faire d’un diagnostic quand il n’y a pas de moyens pour remédier aux difficultés des élèves ?
Certaines équipes ont effectivement été formées à ce travail de remédiation aux difficultés de lecture et / ou bénéficient de moyens horaires conséquents dans leur établissement pour travailler les compétences dans ce domaine avec les élèves les plus en difficulté.

Cependant, en dehors de ces établissements le test n’a pas de portée significative : on repère les élèves en difficulté mais cette difficulté doit être traitée dans le quotidien de la classe, avec des horaires disciplinaires en diminution depuis la réforme du collège, avec la quasi disparition de l’AP. La situation produit donc une forme d’amertume pour les professeurs de français.

Les conditions de passation du test ajoutent encore à cette amertume : le diagnostic lui-même perd en effet de son intérêt si les élèves entendent les autres lire le texte avant de le lire eux-mêmes, si ce sont d’autres personnels que les professeurs de Lettres qui font passer le test.

Quelles sont les conditions de passation ?

Enfin, au contraire des évaluations nationales de 6ème, ce test n’a rien d’obligatoire, il n’est qu’une possibilité. Pourtant, certaines directions cherchent à l’imposer empiétant sur la liberté pédagogique des professeurs.

Le SNES-FSU demande des horaires disciplinaires et des possibilités de travail en groupes permettant de mener apprentissages et remédiations dans le cadre de la classe.

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