"Choc des savoirs" : diaporama heure d'information syndicale

Des notes de service parues au BO du 12 janvier dernier concernent le cycle 3 et le conseil académique des savoirs fondamentaux .

Alors que toutes les études montrent que l’écart de performance entre élèves issus des milieux les plus populaires et ceux des plus favorisés ne cesse de se creuser, et que cet écart est bien supérieur en France que dans d’autres pays de l’OCDE, Pap Ndiaye poursuit la même politique et annonce un renforcement des « fondamentaux ». Avec la création d’un conseil académique des savoirs fondamentaux, c’est bien la vision de l’Ecole de Jean-Michel Blanquer et de son Conseil scientifique qui est confortée et accentuée.

Le SNES-FSU oppose à cette vision des apprentissages et de l’encadrement des pratiques qui en découle, une culture commune construite sur un réseau de savoirs et de compétences. Elle doit permettre aux jeunes de quitter le système éducatif avec les clés de compréhension du monde, leur permettre émancipation et participation citoyenne, et leur donner les moyens de continuer à se former.

Trois questions à Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU.

Jean-Michel Blanquer a fait du resserrement sur les « fondamentaux » un des marqueurs de sa politique éducative. Comment cela s’est-il concrétisé dans le premier degré ?

L’accent sur « Lire, écrire, compter »  en privilégiant le décodage, la vitesse de lecture ou de calcul (fluence) et l’automatisation de procédures, a conduit à une vision très étriquée et techniciste des apprentissages en mathématiques et en français et à l’instauration de « normes nationales », avec des préconisations en terme de contenus et de temps passé sur ces apprentissages en contradiction avec les programmes. Ainsi, les études montrent que la France est le pays d’Europe qui consacre à l’école primaire le moins de temps aux autres disciplines que le français et les mathématiques : 42,5 % en moyenne contre 65 % dans les autres pays européens.

Des évaluations nationales standardisées en français et en mathématiques sont censées repérer les difficultés des élèves. Elles pilotent les enseignements, en induisant les contenus et les pratiques sur lesquels mettre l’accent pour permettre aux élèves de réussir les tests. Elles ont été accompagnées de préconisations, de guides sur la lecture, la grammaire, le vocabulaire, d’un plan français, d’un plan maths… et de formations pour les enseignant·es. Le ministre Pap Ndiaye poursuit dans cette voie en publiant des circulaires mettant l’accent sur les mêmes « fondamentaux ».

Quel bilan fait le SNUIPP-FSU de cette politique ?

Les critiques et les oppositions du SNUIPP-FSU, de la profession, d’une grande partie de la recherche et des mouvements pédagogiques sont très fortes. Les enseignant·es ont le sentiment d’être dépossédé·s de leur métier de concepteurs et conceptrices.

Ce sont d’abord les élèves issus des milieux populaires qui en paient le prix. Les élèves les plus en difficulté socialement et scolairement sont persuadés qu’ils viennent à l’école pour « lire écrire compter », les autres savent que c’est pour comprendre le monde.

Quelles sont les propositions du SNUIPP-FSU ?

Aux antipodes de la logique des «  fondamentaux », il est indispensable de faire accéder l’ensemble des élèves à une culture commune émancipatrice par des contenus d’enseignement leur permettant de comprendre et d’agir sur le monde, et créer les conditions nécessaires pour y parvenir : reprendre la main sur les évaluations, alléger les effectifs, repenser la formation initiale et continue, réactiver les RASED, le « plus de maîtres que de classes »…

La 21ème édition de l’Université d’automne du SNUIPP-FSU a porté sur les fondamentaux : https://www.snuipp.fr/actualites/posts/la-21eme-universite-d-automne


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