A quelques jours du début des épreuves, le constat est sans appel : Jean-Michel Blanquer n’a pas pris la mesure des caractéristiques de cette session d’examens. Il porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Il aurait été possible d’anticiper, d’aménager autrement, le Snes-FSU avait fait des propositions en ce sens. En refusant de les entendre, le ministre met personnels et élèves dans une impasse.
Dématérialisation des copies : exiger la correction papier !
La généralisation de la dématérialisation des copies pour les épreuves du baccalauréat est un non sens qui pose de nombreux problèmes : heures passées sur un écran, perte de sens de la correction car la comparaison des copies est rendue difficile. Tout un savoir faire lié à l’évaluation des copies est brutalement remis en question.
Le Snes-FSU exige la possibilité pour les correcteurs qui le demandent de corriger des copies papiers et non pas des copies numérisées. Ces exigences commencent à être entendues : le ministère nous a informé que les correcteurs pourraient disposer des impressions des copies scannées afin de les corriger sur papier. C’est un premier pas, mais qui doit encore être confirmé : ces impressions doivent être lisibles et se faire dans les centres d’examen, il est n’est pas question que les correcteurs les impriment chez eux ! Et en définitive, imprimer des copies qui étaient au format papier au départ et qui ont été scannées laisse songeur….le plus simple est de donner accès directement aux copies papier aux correcteurs comme le Snes-FSU le demande.
DNB : des aménagements nécessaires
Des problèmes restent entiers. Pour le brevet des collèges, l’absence d’aménagementsn alors que les conditions de préparation ont différé en fonction de la situation sanitairen va pénaliser les élèves, aussi bien pour les épreuves écrites que pour l’oral. Le Snes-Fsu renouvelle ses propositions d’aménagements et exige par ailleurs que les membres des jurys de l’oral du DNB soient rémunérés à la hauteur de ce qu’est cette épreuve : une épreuve terminale relevant d’un diplôme national.
EAF : des revendications pour améliorer les conditions de correction
En français, la charge de travail préalable aux épreuves puis les corrections et le passage de l’oral rendent les conditions de corrections très difficiles et particulièrement lourdes. Le Snes-FSU demande que les professeurs de lettres soient convoqués pour un seul examen (pas de cumul grand oral/EAF/BTS), qu’ils ne soient pas convoqués pour la surveillance. Les copies doivent être triées par objet d’étude dans les centres d’examen pour éviter la multiplication des sujets différents dans les paquets de copies. Dans la voie technologique, le sujet de contraction-essai ne portait que sur l’objet d’étude « littérature d’idée », un seul sujet suffit, plutôt que doubler les sujets et alourdir les corrections.
Philosophie : dilemme professionnel
Sur la philosophie, la solution retenue, à savoir retenir la meilleure note entre le contrôle continu et l’épreuve terminale est un nouveau signe de mépris pour les professeurs de philosophie. Elle revient à engager les correcteurs dans un travail, lourd, qui, dans beaucoup de cas, n’aura aucune utilité. La colère est grande chez les professeurs de philosophie, si bien qu’un grand nombre d’entre eux en arrivent à poser la question de l’annulation de l’épreuve, alors même qu’ils sont profondément attachés à une épreuve nationale et terminale, une illustration de plus des dilemmes professionnels insupportables dans lesquels le ministre plonge les personnels.
Grand oral : il faut l’annuler !
Une nouvelle FAQ et un nouveau guide sont parus pour le Grand oral. A 3 semaines de l’épreuve, des précisions sont péniblement apportées sur l’organisation de l’épreuve et l’évaluation, comme un symbole de l’improvisation permanente autour du Grand oral. Rupture d’égalité, préparation chaotique, l’obstination de Jean-Michel Blanquer à tenir cette épreuve montre qu’il fait primer les enjeux politiques sur les questions pédagogiques. Le Snes-FSU rappelle sa demande d’annulation du Grand oral.
Cette session 2021 ne sera pas normale, une nouvelle fois. Le Covid peut en partie l’expliquer. Mais la responsabilité du ministre est aussi clairement engagée : ses décisions tardives, son refus d’entendre les demandes exprimées parfois de longue date mettent en grande difficulté les enseignants qui viennent de vivre une année difficile. Le Snes-FSU appelle les personnels à agir par des témoignages, motions de jury, pour dénoncer les conditions de correction infligées par un ministre hors sol. Il dépose aussi un préavis de grève et une alerte CHSCT.