Des avancées notables dans la mise en œuvre des programmes

Nous avons tout d’abord obtenu la première mesure incontournable: un calendrier échelonné pour la mise en place des nouveaux programmes, permettant aux professeur·es de s’adapter progressivement et aux élèves de ne pas se retrouver à cheval sur plusieurs programmes différents. Ces considérations sont particulièrement importantes en LVER où nous avons souvent des groupes multi-niveaux. Les classes de 6ème et de 2nde adopteront les nouveaux contenus à la rentrée 2025, suivies des 5ème, 1ère et terminale à la rentrée 2026, puis de la 4ème en 2027, et enfin de la 3ème en 2028.

Par ailleurs, notre demande – forte – de rendre tous les objets d’étude facultatifs a été acceptée, ce qui renforce la liberté pédagogique des enseignant·es. De plus, le ministère a retenu notre reformulation faisant de la référence au Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL) une référence parmi d’autres, ce qui permettra d’éviter une rigidité excessive. Les compétences psychosociales ont été retirées de la plupart des axes, une autre de nos exigences afin notamment de recentrer nos efforts sur les apprentissages linguistiques essentiels.

La référence au guide d’Eduscol La Grammaire du français, terminologie grammaticale pour faire de la grammaire en LVER a été retirée. Nous avions beaucoup insisté lors de la commission spécialisée sur les limites, voire l’absurdité de la démarche. Les grammaires des autres langues ne correspondent pas forcément aux logiques de la grammaire française, elles n’utilisent donc pas la même terminologie et ce guide de la grammaire française qui devait servir de référence est controversé, même pour le français !

Pour un enseignement d’éléments historiques et politiques

Bien que les amendements demandant une adoption d’une perspective historique n’aient pas été retenus tels quels (nous avions déposé des amendements précis dans presque toutes les langues), le SNES-FSU a été entendu sur l’importance d’intégrer des points historiques et politiques dans les axes du programme. En particulier, un ajout sera effectué dans la notice explicative des axes, notamment sur l’axe 5 “Formes de l’engagement”, qui invitera à aborder les formes de résistance aux totalitarismes. Ces dimensions pourtant constitutives de l’histoire et des cultures des zones concernées, nous paraissaient constituer des lacunes inadmissibles dans les projets de programmes, d’autant qu’elles sont déjà abordées par une très large majorité de collègues.  Cette avancée est capitale pour ancrer nos enseignements dans une perspective critique et éclairée.

Des ajustements spécifiques à chaque langue

Concernant les programmes propres à chaque langue, plusieurs propositions ont été retenues, comme le remplacement de l’objet d’étude sur les centrales nucléaires en allemand par celui sur l’« energiewende ». En anglais, l’objet d’étude sur les parcs nationaux a été élargi afin de pouvoir inclure tous ceux des pays anglophones, et en espagnol, l’étude du passé composé sera intégrée à toutes les activités langagières.

Le problème des niveaux attendus revus à la hausse

Cependant, certaines de nos demandes n’ont pas été acceptées. 

Si le SNES-FSU est attaché à une exigence importante et une hausse des niveaux dans l’absolu, celle-ci ne peut se construire qu’à l’aide des moyens nécessaires, qui font cruellement défaut en LVER. La proposition de diminution des attendus exigibles dans certains niveaux a malgré tout été refusée, de même que la distinction des niveaux exigibles entre les voies technologique et générale, ce qui soulève des questions d’équité, étant donné que les élèves de la voie technologique bénéficient de moins d’heures de LVER. Enfin, la création d’une banque d’objets d’étude, qui aurait permis un enrichissement continu des contenus, a également été rejetée. On nous a cependant promis qu’une attention particulière serait portée aux documents d’accompagnement d’Eduscol.