L’ÉVARS n’est pas entrée en vigueur en cette rentrée 2024. Un projet de programme a pourtant été discuté en groupe de travail en mars dernier et aurait dû être présenté pour avis au Conseil supérieur de l’Éducation en juillet. Mais rien à l’horizon depuis cette rentrée et ce retard est d’autant plus préoccupant que l’on assiste à la recrudescence d’opérations de tractage et de désinformation de collectifs de parents réactionnaires, proches de l’extrême droite ou de groupuscules religieux, pour contester sa mise en place. Interrogée lors de son audience avec la FSU, la nouvelle ministre a annoncé qu’elle prendrait connaissance des programmes pour une publication rapide et qu’elle ne se laisserait dicter ni sa conduite ni son agenda par quelque groupe de pression que ce soit.
Avis très favorable du CESE
Dans son rapport du 10 septembre 2024, le Conseil économique social et environnemental (CESE) réaffirme l’importance de l’ÉVARS comme « socle de l’émancipation des enfants », vecteur d’égalité et de lutte contre les discriminations et les violences sexuelles. Il appuie sur la nécessité de construire une campagne d’information nationale pour déconstruire les peurs et les fantasmes autour ce programme.
Le CESE rappelle que l’obligation des trois séances annuelles d’éducation à la sexualité (EAS), inscrite dans le Code de l’éducation depuis 2001, n’est pas respectée : moins de 15 % des élèves en bénéficient. Il conclut que l’École doit disposer de réels moyens pour dispenser l’ÉVARS : plan de formation des personnels, financements dédiés…
Le SNES-FSU partage ces constats. Il revendique une action réfléchie, concertée et financée sur le temps long pour construire des réponses éducatives et pédagogiques à même de guider les élèves vers l’égalité filles/garçons, de lutter contre les LGBTIphobies et les violences sexistes et sexuelles.
Pour le SNES-FSU, le pilotage pédagogique de l’ÉVARS en lien avec les trois séances obligatoires d’EAS doit rester à la main des équipes que l’institution doit protéger des pressions et attaques obscurantistes.
Le SNES-FSU s’est adressé à la DGESCO pour exiger le passage du projet de programme sur l’ÉVARS au Conseil Supérieur de l’Éducation du 7 novembre 2024.