Le poids de l’origine sociale toujours aussi lourd

La première note de la DEPP (Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance) met en exergue une « légère hausse du niveau global des élèves [en fin de primaire] en 2021 » : le score moyen passant de 251 à 254 entre 2015 et 2021. Or, cette petite progression est surtout portée par les élèves du public hors éducation prioritaire. Ainsi, l’écart se creuse de nouveau entre d’une part les élèves en établissements REP ou REP + et, d’autre part les élèves hors éducation prioritaire. Cet écart avait pourtant diminué significativement entre 2003 et 2015 : il avait effectivement décru de 13 points !

D’après la seconde note de la DEPP, cet écart augmente également en fin de collège puisque les élèves de Troisième issus d’établissements en éducation prioritaire ont un score moyen inférieur de 8 points par rapport aux évaluations de 2015 alors que le score moyen des élèves hors éducation prioritaire stagne.

Comme dans beaucoup de ses analyses, la DEPP est de nouveau obligée de constater que les « différences de niveaux restent très marquées par l’origine sociale des élèves », aussi bien pour les élèves du primaire que du secondaire.

Ainsi, au collège, plus de 30% des élèves en éducation prioritaire se situent dans les groupes de bas niveaux en matière de compétences langagières et de compréhension de l’écrit ; « c’est quasiment le double par rapport aux élèves scolarisés dans le public hors éducation prioritaire (16,6%) », écrivent les rapporteurs.

Que faire face à ces inégalités ?

La DEPP avance une cause pour expliquer cette réalité : les élèves inscrits dans un établissement d’éducation prioritaire, et notamment en collège, sont ceux qui ont eu le plus de mal à travailler pendant la crise sanitaire.

C’est dire si le lien pédagogique avec les professeur.e.s est primordial, et particulièrement pour les élèves de milieux défavorisés. Un enseignement à distance, ou même hybride ne saurait remplacer le travail en classe. Comment, à distance, bien répondre aux questions et aux malentendus, reformuler quand c’est nécessaire, sentir les blocages et les incompréhensions, encourager d’un regard, d’un sourire, d’une parole, inspirer une dynamique de groupe, assurer l’élève qu’il a toute sa place à l’École ? Il faut un cadre concret, serein et humain pour construire une relation pédagogique qui permette aux enfants et adolescent.e.s d’entrer dans les apprentissages malgré leurs difficultés. Les analyses de la DEPP vont dans le sens des mandats portés par le SNES-FSU, à savoir renforcer les enseignements et les aides au sein de la classe pour pouvoir éduquer tous et toutes.

En outre, il est absolument essentiel pour résorber ces écarts qui perdurent et s’amplifient, de désenclaver les établissements relevant de l’éducation prioritaire. Restaurer de l’hétérogénéité permettrait de croiser des manières de s’exprimer plus variées, de confronter ses représentations à d’autres notamment son rapport à l’écrit et à la lecture.

En complément de cet article, vous pouvez lire : Renforcer les performances en lecture, une nécessité !


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