Ces évaluations en ligne, qui se dérouleront du 14 septembre au 2 octobre, sont censées être des outils diagnostiques pour les enseignants, des outils de pilotage pour les académies, et en Sixième un accompagnement au pilotage pédagogique des réseaux écoles-collège. Nouveauté cette année, un test de fluence, c’est-à-dire de lecture face au professeur, précédera la séance numérique des collégiens. Toute une documentation permettant la préparation et l’exploitation des résultats est en ligne sur Eduscol. Rappelons enfin que les résultats sont envoyés aux directions d’établissement dans la foulée de la passation : les réclamer au besoin.

Rapport d’évaluation

L’inspection générale (IG) a publié en juin 2020 un rapport sur « les évaluations nationales du second degré ». Le constat est fait d’une sous-exploitation pédagogique de ces évaluations. En lycée, l’IG constate une « indifférence » des collègues, qui ne voient pas l’intérêt de ce doublon avec le DNB. En collège, le caractère global des résultats ne permet pas d’analyse des difficultés des élèves au niveau de détail nécessaire à une remédiation, il n’y a pas de valeur ajoutée. L’IG recommande donc que les exercices et les réponses de leurs élèves soient transmis aux enseignants.

Elle propose notamment que figurent sur les bordereaux de résultats transmis aux établissements les écoles et collèges d’origine des élèves, de façon à favoriser les liaisons école-collège-lycée mais aussi à « repérer les points forts et les carences de l’enseignement délivré au cours moyen […], afin de permettre à un IEN d’adapter la formation ou l’accompagnement d’écoles ».

Le rapport de l’IG pointe en creux le caractère couteau suisse de ces tests : est-il possible de concevoir une évaluation au service des progrès des élèves, qui soit dans le même temps un outil de pilotage, voire de mesure du travail enseignant ? Si des tests doivent servir à évaluer les écoles et les établissements, alors il n’est pas possible d’en dévoiler les exercices aux enseignants. Le ministère et la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) craignent un bachotage qui nuirait à la valeur statistique des résultats et à leur comparaison au fil du temps. Lors de la présentation de ces évaluations il y a trois ans, le SNES-FSU avait pointé ces ambiguïtés. Ces évaluations peuvent permettre de situer objectivement un établissement dans son bassin, mais leur conception n’a pas d’intérêt en terme d’accompagnement pédagogique individuel de l’élève.

Test des élèves ou des équipes ?

Le Conseil d’évaluation de l’école a été installé fin juin 2020. Son premier axe de travail, en application de la loi de 2019, est l’« évaluation des établissements scolaires du second degré ». La délibération du 8 juillet indique la finalité de cette évaluation : « l’amélioration, dans l’établissement, du service public d’enseignement scolaire », laquelle passe par « une auto-évaluation mobilisant l’ensemble des acteurs de l’établissement » suivie d’une « évaluation externe », le tout se voulant « mécanisme d’apprentissage collectif », dans une « démarche participative pour une évaluation en toute confiance ».

L’évaluation tient une place de choix dans la doctrine ministérielle. Tout comme la confiance. Aux antipodes de l’état d’esprit généré par la politique menée par le ministre et de son mépris pour les personnels. Les comparaisons internationales montrent une forte croissance des évaluations de toute nature dans les divers systèmes ­scolaires (CNESCO, 2014), visant à contraindre et normer les pratiques des enseignants. Au pilotage par ­l’évaluation et la contrainte, le SNES-FSU préfère celui par le bilan et la ­formation.


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