L’étude de France Stratégie de 2017, organisme rattaché au Premier ministre, plaide pour une refonte de la politique de l’éducation prioritaire avec de nouvelles modalités d’allocation des moyens dans les collèges. 23 milliards (1 % du PIB) sont consacrés aux 2,5 millions d’élèves des collèges publics. La politique de l’EP représente 20 % des collèges, dont 6 % en REP+. Mais, si le collège médian de REP dispose de 11 postes pour 100 élèves (celui de REP+ de 14 postes)contre 10 postes dans le collège médian hors EP, cette hausse des taux d’encadrement des élèves en EP n’est pas systématique :seuls quatre collèges REP sur dix font partie des 20 % des collèges les mieux dotés.Ces écarts s’expliquent en partie par la volonté de maintenir des petits collèges ruraux : un petit collège de 100 à 200 élèves« consomme » 1,5 enseignant pour 100 élèves de plus qu’un collège de 500 à 600 élèves.En revanche, les options (LCA, classes bilangues…) n’influent pas sur ces écarts.
Sources d’économies…
Les auteurs déplorent l’inertie dans la répartition des moyens. Les collèges sortants de l’EP en 2015 gardent aujourd’hui des moyens importants. Pour France Stratégie, l’attribution des moyens aux académies doit s’appuyer sur une allocation progressive des moyens en fonction des critères sociaux (comme pour la refonte de l’EP de 2015). Les dotations se feraient ensuite dans les académies sur les mêmes principes,comme cela est d’ailleurs le cas dans plusieurs académies. Une autre source d’économie passe par la généralisation des grands collèges en adaptant régulièrement la carte scolaire pour gérer les flux d’élèves, alors que les élèves des milieux défavorisés réussissent mieux dans les petits collèges. Enfin, l’EP pourrait être restreinte aux seuls REP+, comme le prône la Cour des comptes, « tout en assurant une allocation légèrement progressive des moyens au sein des établissements hors éducation prioritaire en fonction des caractéristiques de leurs élèves ». Reste à savoir comment, dans un tel collège, permettre la réussite des élèves en difficulté.