Les résultats du second tour
C’est finalement un soulagement qui a conclu l’élection présidentielle, celui de ne pas voir l’extrême droite arriver au pouvoir. Mais Marine Le Pen atteint un niveau historiquement élevé : le total des voix qui se sont portées sur elle au premier (un suffrage exprimé sur 3) comme au second tour (42% des suffrages exprimés) est beaucoup plus important qu’en 2017. Sa candidature s’est nourri du creusement des inégalités qui sont notamment le résultat des politiques libérales menées en particulier pendant le dernier quinquennat par Emmanuel Macron.
Le président sortant est réélu, mais avec 28% d’abstention et de nombreux votes blancs et nuls, sans oublier que beaucoup ont voté « contre » la candidate de l’extrême droite. Contrairement à ce qui a été dit par beaucoup de proches d’Emmanuel Macron au soir du second tour, il ne s’agit donc pas d’un vote d’adhésion à son programme. Ce dernier comporte d’ailleurs de nombreuses mesures de régression sociale (report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, durcissement des conditions de versement du RSA dans une logique de « primauté des devoirs sur les droits) ou fragilisant toujours plus les services publics. Ce sont ces politiques qui nourrissent la désespérance sociale, puissant moteur de la diffusion des idées d’extrême droite. Ce sont aussi ces politiques qui aggravent les inégalités et fracturent la société.
Et maintenant ? Lutter !
Il nous faut donc poursuivre et amplifier les mobilisations pour imposer dès maintenant d’autres politiques économiques, sociales et environnementales.
Dans l’Education nationale, le programme du candidat Macron réactive les vieilles lunes libérales. Retour du travailler plus pour gagner plus, grand bond en arrière sur l’orientation (voir article en ligne), remise en cause du statut etc le tout sur fond de réactivation d’un détestable fond de prof bashing (le communiqué du SNES-FSU)
Pour le SNES-FSU, il y a urgence pour nos salaires. Le déclassement salarial de nos professions est une réalité qui a des conséquences catastrophiques, au quotidien, pour les personnels, mais aussi pour l’avenir du service public, tant il pèse sur la crise de recrutement. La revalorisation des salaires doit être rapide et sans contreparties (voir notre article et vidéo pendant la campagne).
De manière plus générale, le service public d’Éducation est aujourd’hui à un tournant. Absence de revalorisation salariale conséquente, 7900 suppressions d’emplois dans les collèges et lycées publics en 5 ans, réformes profondément inégalitaires à l’image de la réforme du lycée, formation des futurs professionnels de l’Éducation sacrifiée, pilotage vertical et autoritaire…ces dernières années ont été marquées par un ensemble de mesures qui ont profondément mis à mal le service public d’Éducation.
Pour relever le défi de la reconstruction de notre système éducatif, le SNES-FSU porte un projet articulé autour de quelques mesures fortes. Retrouvez notre manifeste pour le 2d degré.
Il nous faut donc reprendre le chemin des luttes syndicales pour porter d’autres choix de société, un autre projet pour notre système éducatif et nos métiers.
Pour porter ces exigences, l’outil syndicale qu’est le Snes-FSU est plus que jamais l’outil approprié. Il est le lieu d’échanges, d’information, de défense de vos droits, de construction des mobilisations. Plus que jamais, construisons ensemble les luttes pour l’amélioration de notre système éducatif et le progrès social. Premier rendez-vous : le 1er mai !