Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 et du confinement qui a été mis en place, le SNES-FSU a été interpellé à plusieurs reprises par des professeurs des disciplines littéraires et des sciences sociales en CPGE, dont l’enseignement est fondé sur des programmes renouvelables chaque année. La configuration inédite de cette fin d’année avec des épreuves seulement écrites et un calendrier des concours tout à fait bouleversé appelle des réponses adaptées à la situation pédagogique que nous connaissons.
En effet, contrairement aux années antérieures où les professeurs des disciplines littéraires et des sciences sociales pouvaient commencer à travailler les nouveaux programmes au mois de mai et juin pendant que les étudiants de deuxième année passaient leurs épreuves, cette année les cours continuent pendant cette période avec un travail à distance chronophage. De plus, nombre de collègues participeront aux corrections des concours qui se feront en juillet, réduisant d’autant le temps de préparation, sans compter que l’accès aux bibliothèques universitaires sera probablement compliqué. Dans ces conditions, ne serait-il pas envisageable de geler, de manière exceptionnelle, les nouveaux programmes et de puiser dans d’anciens programmes ? La situation des lettres et de la philosophie dont les programmes changent chaque année dans toutes les classes de CPGE est particulièrement à signaler.
Pour ce qui est du programme de lettres-philosophie des CPGE scientifiques, l’an passé, le SNES- FSU était intervenu au CSE pour demander que soient proposées des œuvres écrites par des femmes. Selon nos informations, cette demande allait être prise en compte pour le programme de l’an prochain. Pourquoi de ne pas suggérer de repousser le nouveau programme pour l’année 2021-2022 et de reprendre pour l’année 2020-2021 le programme donné en 2014-2015, « Le temps vécu » qui comprenait l’œuvre de Virginia Woolf, Mrs Dalloway ?
D’autre part, la suspension des interrogations orales décidée par le MESRI a des conséquences particulières pour les étudiants des classes préparatoires littéraires qui n’ont que très peu de « khôlles » pendant l’année. Le SNES-FSU demande à ce qu’il soit possible de les reprendre, même à distance, ou d’envisager de les reporter pour l’année prochaine pour les étudiants actuellement en première année. Quand l’on sait l’importance des épreuves orales dans le processus d’admission, cette mesure permettrait de rassurer les étudiants de première année qui se projettent avec anxiété en deuxième année, sachant leur déficit de formation en la matière.
Enfin, le SNES-FSU a profité de ce courrier pour attirer l’attention de l’Inspection générale sur l’avenir même de la filière littéraire qui inquiète. Depuis plusieurs années, le nombre d’étudiants inscrits est en baisse, les derniers chiffres du service statistique du MESRI a encore confirmé ce phénomène (-2,2%) dans sa Note Flash de février dernier. Et les retours de nos collègues de la filière littéraires relatifs au nombre de candidats sur Parcoursup pour entrer en hypokhâgne semblent confirmer la baisse. En outre, les préoccupations sont vives avec la réforme du lycée et du bac, qui, mettant en place le choix de deux spécialités en classe de Terminale, va compliquer l’articulation entre le pré-bac et les CPGE littéraires, pluridisciplinaires, lesquelles risquent ainsi de pâtir de l’appauvrissement de la formation au lycée. Le risque d’un tarissement du vivier de certaines options en hypokhâgne et spécialités de khâgne est réel, qui menace à court terme l’équilibre de la carte des CPGE dites de proximité auquel nous sommes tous très attachés.
Le SNES-FSU a souhaité connaître les actions envisageables de la part de l’institution pour revaloriser les classes préparatoires littéraires.
Le courrier envoyé à l’Inspection générale est accessible ci-dessous.
Courrier à l’Inspection générale
A partir des contacts que le SNES-FSU a pu avoir, il est possible de considérer que la demande relative aux interrogations orales rejoint les préoccupations de l’Inspection générale. Pour les autres points, nous attendons une réponse écrite de la cheffe de l’Inspection.