Au final, c’est à la Troisième « prépa-pros « que le décret et l’arrêté substituent la Troisième « prépa-métiers «. Cette dernière s’inscrit pleinement dans la réforme de la voie professionnelle, à la fois par la réduction de la qualité et de la quantité des enseignements et par la volonté d’envoyer une partie des élèves vers l’apprentissage. Les élèves concernés ne sont plus les « décrocheurs » mais ceux qui sont en « en difficulté » au collège.
Troisième « prépa-métiers » : une classe désorganisée
Pourtant, les horaires d’enseignements seront diminués dans ce dispositif (Moins d’histoire-géographie, EMC, d’enseignements scientifiques et technologie, d’enseignements artistiques globalisés). Seuls le français et les mathématiques seront « consolidés », ce qui préfigure des « savoirs fondamentaux ». Sans date de stage commune pour les élèves, la classe sera désorganisée régulièrement.
Une partie importante des élèves sera destinée à choisir l’apprentissage comme le montre les périodes d’immersions dans des centres de formation d’apprentis (cfa) ou dans des unités de formation par apprentissage (ufa).
Le décret et l’arrêté ont reçu un avis négatif du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) tant ils sont en régression par rapport à la Troisième « prépa-pro ».
L’apprentissage glisse au ministère du travail : changement de paradigme
A ce dispositif se rajoutent depuis mars 2019, les « prépa-apprentissage », issues elles aussi de la loi « Pour choisir son avenir professionnel » et pilotées par le ministère du travail. Elles s’adressent aux jeunes décrocheurs, ayant un niveau de qualification inférieure à IV, issus de 430 quartiers de la politique de la ville ou de zones rurales défavorisées. Il s’agit de mieux les préparer à entrer en alternance en travaillant à « la consolidation des savoirs faire de base (lire, écrire et compter), à l’apprentissage des savoirs professionnels (travail en équipe, ponctualité, autonomie) et définir un projet professionnel ».
« Prépa-métiers » et « prépa-apprentissage » ont les mêmes points communs : un manque d’ambition avec des savoirs limités à des aspects utilitaires et l’apprentissage comme seule perspective. Elles concernent les élèves de milieux populaires pour veiller à développer leur employabilité plutôt qu’une citoyenneté émancipée.