Dominique Bernard

L’organisation de la journée

Le SNES et la FSU ont demandé qu’un temps conséquent soit banalisé lundi matin et ont finalement obtenu que les deux premières heures de cours soient banalisées (que le début des cours soient à 8h ou 8h30) pour permettre l’échange entre collègues avant de reprendre les cours. Nous avons rappelé au ministre que la plaie de l’hommage à Samuel Paty volé par les décisions incompréhensibles de Jean-Michel Blanquer était toujours vive. Ces moments sont indispensables pour partager notre émotion, réunir l’ensemble de la communauté éducative sans exclusive (y compris les agents, durement touchés par les graves blessures de leurs collègues d’Arras). Ils doivent aussi permettre de se préparer, ensemble, à répondre aux questions des élèves, ainsi que la minute de silence à 14h.

Ces deux sont à la main des personnels, de même que l’organisation des séquences avec les élèves. Ne vous laissez pas imposer des organisations ou des pratiques qui vont à l’encontre de notre liberté pédagogique ou qui ne font pas l’accord de l’équipe.

En cas de problème dans l’organisation de cette journée, contactez votre section académique.

2- Intervenir en plénière

Pour les deux heures banalisés ce lundi 23 octobre, le SNES-FSU propose à ses adhérent.es de lire le texte suivant ou de s’en inspirer pour une expression en mémoire de notre collègue Dominique Bernard. La version imprimable est ci-dessous.

Vendredi 13 octobre à Arras, l’un de nôtres a été tué par un fanatique islamiste. Nous sommes depuis dévasté.es par cet attentat terroriste au sein d’un établissement scolaire, un attentat ouvertement dirigé contre l’école publique, laïque et ses personnels. Nos pensées vont à la famille de Dominique Bernard, à tous ses proches, à ses collègues et aux élèves de la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras. Nous formulons des vœux pour que notre collègue d’EPS et nos deux collègues agents de la Région se remettent au plus vite de leurs blessures. Nos collègues en tentant de s’opposer à l’assaillant ont pensé avant tout à protéger les élèves et les personnels de l’établissement. Dominique Bernard y a laissé sa vie.

Trois ans après le sauvage assassinat de notre collègue Samuel Paty dont la mémoire nous accompagne bien au-delà des commémorations qui lui sont dues, l’école publique, laïque et ses personnels sont une nouvelle fois la cible d’actes criminels. Cela plonge nos professions dans un effroi incommensurable.

Nous condamnons tous les discours et toutes les polémiques qui tentent de récupérer cet événement tragique. Nous n’oublions pas qu’il y a 3 ans, le ministre de l’époque avait refusé le temps de recueillement des équipes et d’hommage professionnel après l’assassinat de Samuel Paty.

Alors que de nombreuses voix se font entendre pour saluer l’héroïsme de nos collègues de la cité scolaire à Arras, nous pensons que la réaction courageuse qu’ils ont eue révèle la conscience professionnelle si particulière qui anime nos professions, indispensable pour faire face aux réalités des établissements. Les équipes éducatives sont confrontées à d’innombrables problèmes à l’image des inégalités et des tensions qui montent dans la société. Les réponses éducatives exigent du temps et des moyens en personnels pour répondre aux besoins des élèves. L’idéal républicain de l’école publique et laïque -faire grandir et réussir tous les élèves ensemble quels qu’ils soient et où qu’ils soient-, ne peut reposer seulement sur des personnels toujours moins nombreux, toujours moins reconnus, toujours moins considérés. Pour nous, l’école de la République n’est pas qu’un idéal à convoquer ponctuellement car nous en incarnons quotidiennement les ambitions. Il faut des actes pour assurer la protection, le respect et la valorisation de nos personnes comme de nos métiers. Nous attendons donc de la part de l’État un soutien concret et complet.

Il faut plus d’adultes dans les établissements, plus de personnels en vie scolaire. La sécurisation des établissements pour garantir la sécurité des élèves et des personnels ne pourra pas suffire à écarter tout risque de récidive dans un autre établissement. Les réponses à cette préoccupation impérative ne peuvent en tout cas pas rester des seules responsabilité et initiative des établissements et des équipes.

Cette période de deuil et d’hommages à nos collègues Samuel Paty et Dominique Bernard, assassinés tous deux parce qu’ils faisaient leur métier, ne peut rester sans suite. Ce métier est le nôtre, un métier que nous faisons toutes et tous ici pour transmettre des savoirs, pour apprendre à grandir, à travailler et à échanger avec les autres, pour émanciper par les connaissances, pour libérer des carcans par l’esprit critique. Par-delà l’appréhension qui nous saisit, nous continuerons à l’exercer toujours avec détermination et fierté pour opposer à l’obscurantisme notre confiance en la jeunesse et en l’humanité.


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