La réforme du collège n’a pas tué les LCA comme nous le redoutions. Grâce à une forte mobilisation, des syndicats, des associations et des professeurs, cet enseignement résiste malgré tout mais dans des conditions très différentes et inégales selon les collèges. La réforme telle qu’elle était conçue à l’origine n’a pas suffisamment perduré pour nuire autant qu’on pouvait le craindre.
L’impact négatif de la réforme est cependant loin d’être nul… L’augmentation massive, entre 2015 et 2016 des établissements REP et REP + ne proposant pas de latin en 5ème, soulignée par le rapport Charvet dès les premières pages, témoigne des dégâts qu’elle était susceptible de causer. Le retour aux horaires d’avant 2016 en 4ème et en 3ème ne s’est pas fait partout, entraînant parfois pour les collègues la prise en charge d’une classe de français de plus. Les inégalités sont importantes entre les établissements : dans certains collèges les moyens sont donnés pour des horaires complets, pour plusieurs groupes par niveaux, alors qu’ailleurs ce n’est pas possible car les LCA sont victimes des arbitrages de répartition de la marge d’autonomie.
Quant à la réforme du lycée, elle nous inquiète aujourd’hui car les effectifs en latin et en grec y sont plus faibles encore qu’en collège. Si les choix qui sont faits ne sont pas les bons -et il nous semble qu’ils ne sont pas les bons-, ils auront très vite des conséquences dramatiques et irréversibles pour nos disciplines.
Pour une analyse plus détaillée, vous pouvez lire nos deux articles :
Étude de l’impact de la réforme du collège sur les LCA
et La situation des LCA en lycée à la rentrée 2018