François Bayrou a choisi Élisabeth Borne comme ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a surtout été la Première ministre de la réforme des retraites, une réforme injuste, très largement contestée, avec notamment une forte mobilisation du monde de l’Éducation nationale. Élisabeth Borne a fini par passer en force, à l’aide de l’article 49.3 de la Constitution, comme sur les budgets de ses différents gouvernements. Et la voilà maintenant rue de Grenelle !
L’École est à un point de bascule et traverse une crise profonde. Il y a quelques semaines, des personnels non-titulaires voyaient leur contrat non renouvelé, faute de moyens suffisants ! Et à ce jour, des élèves n’ont pas eu cours dans certaines disciplines pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois en raison de la crise d’attractivité.
La nouvelle ministre de l’Education nationale, la 5ème en un an (!), devra apporter des réponses rapidement sur les urgences du moment : budget 2025 (il ne doit pas y avoir de suppressions d’emplois mais des créations), salaires et carrières, conditions de travail, “Choc des savoirs” (rejeté de toutes parts et au cadre règlementaire annulé par le Conseil d’Etat, il est temps d’en finir avec cette réforme !) , situation à Mayotte, EVARS…
La forme devra aussi changer : il ne pourra y avoir de 49.3 éducatif !
Dans la presse
- Éducation nationale “il ne pourra pas y avoir de 49.3 éducatif” (France Info) : “Ce qui va faire une politique, ce n’est pas un numéro dans l’ordre protocolaire. Il faut faire comprendre à Élisabeth Borne qu’elle arrive dans une école dans une situation de crise et qu’il va falloir prendre des mesures très fortes et très rapidement (…) Il est inconcevable que le budget 2025 comporte des suppressions de postes dans l’Education nationale”, ajoute Sophie Vénétitay, appelant également à “la suppression du choc des savoirs”,
- Élisabeth Borne attendue au tournant à l’Education (le Parisien) “elle a laissé un très mauvais souvenir aux enseignants par la façon dont elle a conduit et imposé la réforme des retraites contre laquelle les enseignants étaient très mobilisés” (SNES-FSU)
- Élisabeth Borne de retour avec un grand ministère éducation nationale, enseignement supérieur, recherche (Le Monde) “« Il faut un changement de méthode : une ministre qui écoute vraiment les personnels et prenne la mesure de la profonde crise que l’école traverse »,
Le 5 décembre, les personnels de l’Éducation nationale ont répondu massivement à l’appel à la mobilisation dans la Fonction publique, notamment contre les mesures Kasbarian. Ils et elles ont aussi rappelé à cette occasion leur exigence de respect et leur fierté d’appartenir au service public. Le mépris, ça suffit ! La profession s’est mobilisée pour le service public d’éducation, pour une revalorisation salariale et pour l’amélioration des conditions de travail et se mobilisera, avec le SNES-FSU, sans actes forts de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale.
Les ministres passent…les revendications restent !
Cela semble une éternité tellement l’actualité de l’Education nationale a été dense, mais il y a un an Gabriel Attal était encore ministre de l’Éducation nationale. Depuis, quatre ministres se sont succédés en imposant le “choc des savoirs” et en n’apportant aucune réponse sur les autres dossiers (revalorisation, attractivité, conditions de travail…).
Les revendications du SNES-FSU
Le SNES-FSU rappelle ses revendications et prépare la suite des mobilisations si Elisabeth Borne et le nouveau gouvernement n’y répondaient pas favorablement :
– obtenir une revalorisation sans contreparties des personnels, une véritable amélioration des déroulements de carrière, y compris les fins de carrière pour lutter contre la dégradation des montants des pensions résultant des différentes réformes des retraites.
– conforter l’École publique, y compris en écartant définitivement le “Choc des Savoirs” en collège et en remettant à plat la réforme des lycées ;
– améliorer nos conditions de travail, à l’occasion de la baisse des effectifs qui se profile à l’horizon, en préservant et développant les emplois publics dans notre ministère.
– défendre et renforcer le statut que les gouvernements successifs ont, depuis 2017, cherché à le fragiliser, à travers la Loi de Transformation de la Fonction publique, le Pacte et le recours accru à la contractualisation ;
– donner accès au statut, par la création d’un corps pour les AESH (le SNES-FSU, avec l’intersyndicale, appelle à la grève le 16 janvier) et par un plan de titularisation pour les actuels contractuels.
– retrouver une protection sociale de haut niveau, sans jour de carence et sans salaire amputé par la maladie.
Communiqué de la FSU : Face au nouveau gouvernement, nos revendications restent les mêmes !
Moins de 49.3…plus de syndicat !
Alors que l’École est à un point de bascule, que nos salaires et nos carrières doivent être revalorisés, que nos conditions de travail doivent être améliorées, il y a urgence à agir ensemble pour maintenir le rapport de force engagé depuis le 5 décembre. Rejoignez le SNES-FSU, premier syndicat du second degré.