Classes surchargées, élèves sans profs, heures supplémentaires et emplois
du temps bâclés : la rentrée ne s’est pas bien passée, n’en déplaise aux sirènes ministérielles. Il faut dire que la réforme Chatel a sa part de responsabilité.

Mal anticipée, sous-estimée, l’augmentation du nombre d’élèves en lycée pèse particulièrement sur les conditions d’enseignement. Mais la pression démographique n’explique pas tout. Les structures du lycée nées de la réforme Chatel de 2010 organisent aussi l’augmentation des effectifs par classe.

Censée améliorer les conditions d’études des lycéens, cette réforme a institué la logique du tronc commun et des enveloppes horaires globales qui facilitent les regroupements de classes et la mutualisation des enseignements. Le constat est sans appel : à la rentrée 2014, près de 80 % des classes de Seconde avaient des effectifs supérieurs à 30 élèves (60 % pour tout le second cycle général et technologique). Au passage, il faut souligner à quel point l’enseignement public est désavantagé par rapport au privé !

Certains ne manquent pas de déplorer le mauvais score de la France dans les classements internationaux, d’autres (ou les mêmes) veulent promouvoir la « bienveillance » dans l’Institution. La première des bienveillances serait d’accueillir les élèves dans des conditions d’étude dignes. Force est de constater que la réforme du lycée n’a strictement rien amélioré à cet égard : elle a accompagné, voire rendu possible, une profonde dégradation.

Yves Cassuto


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