Les lycées scolarisant les élèves issus des collèges de l’éducation prioritaire sont depuis toujours les oubliés du système éducatif : des classements peu lisibles (zone sensible, politique de la ville, éducation prioritaire…), des dotations fluctuantes et, pour les personnels, des indemnités et autres bonifications à géométrie variable.

Si le projet éducatif français est bien de permettre à tous les jeunes de maîtriser une même culture commune et d’accéder au moins au niveau baccalauréat pour s’insérer dans le monde du travail, alors il faut investir davantage pour les élèves des milieux populaires. Les écarts de réussite scolaire liés aux inégalités sociales le justifient. C’est pourquoi il n’est pas compréhensible que les lycées soient par principe écartés de la politique d’éducation prioritaire : poursuivre les mêmes objectifs, dispenser les mêmes contenus avec les mêmes exigences et les mêmes ambitions nécessite des effectifs de classe réduits, un encadrement renforcé, une concertation soutenue, de façon à faciliter les apprentissages. Les personnels, enfin, doivent voir leurs conditions particulières d’exercice du métier valorisées et reconnues.

Le SNES-FSU demande donc l’ouverture rapide de la rénovation de la carte de l’éducation prioritaire pour les lycées généraux, technologiques et professionnels.

DANS MANDATS CLAIRS

Lors du congrès de Grenoble en mars dernier, le SNES-FSU a réaffirmé l’importance de l’éducation prioritaire. Ses mandats sont très clairs : « Lutter pour une véritable relance de l’EP, plus que jamais nécessaire. Elle passe d’abord par une nouvelle carte. En effet, trop d’établissements qui en relèvent n’ont pas été intégrés ou maintenus dans la carte actuelle. Il faut donc définir une nouvelle carte qui pourrait être rediscutée à un rythme plus long que les quatre ans actuellement proposés. Cette carte doit être fondée sur les besoins constatés, sans périmètre prédéfini et incluant les lycées généraux, professionnels et technologiques dont l’articulation avec les collèges est essentielle à la réussite des élèves. Cette carte doit reposer sur des critères objectifs, clairs, concertés, ­partagés et nationaux, permettant de prendre en compte les spécificités des établissements et des territoires dans lesquels ils s’inscrivent, qu’ils soient ruraux ou urbains.

Dans le contexte socio-économique actuel, cela conduirait probablement à une extension de la carte et impliquerait une augmentation sensible des moyens affectés à l’éducation prioritaire, ce qui ne doit pas conduire à amputer les dotations des établissements non classés. Il faut aussi des équipes pluriprofessionnelles complètes et renforcées, l’abandon de tout profilage de poste, une formation continue de qualité et qui réponde véritablement aux besoins des équipes, davantage de mixité sociale et scolaire ».

Ces mandats méritent plus que jamais d’être défendus sur le terrain. Les mobilisations doivent se poursuivre.

Valérie Sipahimalani


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