Pierre Mathiot a souligné que ce rapport va moins loin que celui de la Cour des comptes de 2018 car les 364 REP+ seront sanctuarisées jusqu’en 2022, pour une mise en cohérence avec la nouvelle carte des quartiers politiques de la ville. Alors que les rapporteurs prétendent s’inscrire dans une continuité de la politique d’éducation prioritaire, ils annoncent la délabellisation des quelques 730 REP en 2021 au détriment du travail de terrain fait par les collègues depuis des années.
La priorisation de la politique d’éducation dépendrait des académies mais sur critères nationaux ; cette contradiction est le signe de la nécessité d’une politique nationale. Pierre Mathiot souhaite la prise en compte du temps de transport et de la poursuite d’études après le collège, mais pas d’indicateurs sociaux. Cela signe la fin de l’éducation prioritaire, hors REP+, au profit de la ruralité éloignée. Mais pour quel bénéfice réel ? Les dotations en collège ne cessent de se contracter dans un contexte de suppressions de postes.
Attaque contre nos métiers : toutes et tous concernés
Alors que le ministre prétend revaloriser les salaires enseignants, dans un jeu de dupes il programme la perte de la prime REP pour des milliers d’entre eux. Le rapport préconise aussi une gestion académique des personnels, des carrières et de la mobilité : profilage des postes, certifications, bivalence, échanges de service avec le premier degré, postes à durée déterminée et recours accru aux contractuels, comme l’y encourage la loi dite de transformation de la Fonction publique.
Le SNES-FSU ne peut que s’opposer à ce projet de relégation et de déréglementation. Avec la FSU, il organisera notamment des États généraux de l’Éducation prioritaire de mars 2020 à décembre 2021.