Les dernières années de quinquennat apaisent souvent la frénésie réformatrice. Avec J.-M. Blanquer, il n’en est rien. Au contraire, plein gaz dans la dernière ligne droite ! Coup d’accélérateur sur la transformation du bac, imposition d’une réforme du lycée qui fait exploser le groupe classe, accroissement de la sélection à l’entrée dans le supérieur… On croyait avoir tout vu. C’était sans compter sur une salve nourrie contre les personnels.
Une vague promesse d’augmentation indemnitaire pour une partie des enseignants ne fera pas passer les mesures nocives issues des ateliers du Grenelle de l’Éducation. C’est aux métiers que le ministre s’en prend aujourd’hui, en voulant inclure le remplacement de courte durée dans les obligations de service, en profilant les postes au risque de bloquer mécaniquement la mobilité et de laisser encore toujours plus de postes non pourvus dans des zones défavorisées. Pouvoir avoir davantage la main sur les affectations des professeurs et produire des données chiffrées vides de sens au regard des besoins des élèves, voilà ce qui aiguillonne le ministre.
Des questions majeures sont reléguées au second plan : suppressions de postes, périmètre de l’éducation prioritaire, réforme de la formation des maîtres uniquement mue par la rentabilité. La démocratisation du système éducatif nécessite des équipes pluriprofessionnelles dans les établissements, le respect des qualifications et de l’expertise des personnels, une formation initiale et continue nourrie par la recherche. Ces questions sont depuis longtemps au cœur du projet du SNES-FSU et prennent davantage d’acuité en ce moment. La rentrée sera vive de beaux combats.