Le débat des présidentielles est bien mal engagé : côté gouvernement, une défense de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans qui sonne davantage comme un slogan que comme le projet de société qu’il faudrait porter : quelle crédibilité ont en effet ceux qui ont travaillé à créer un bloc école-collège à travers la réforme collège2016 , quel regard porter sur l’action de ceux qui ont poursuivi la mise à mal de la voie technologique et du lycée professionnel , deux voies essentielles, à égale dignité avec la voie générale, à l’élévation du niveau de qualification de l’ensemble de la population ?
A droite, parler d’éducation et de services publics semble devenu synonyme d’une course à celui qui proposera d’augmenter le plus le temps de travail des enseignants, qui comme chacun sait est extensible à l’infini, à celui qui proposera les meilleures manières d’éclater le caractère national de l’éducation en vantant les mérites de l’autonomie des établissements qui, comme chacun sait sur le terrain fait des merveilles, ou encore à celui qui fera preuve du plus d’inventivité pour remettre en cause les garanties collectives des agents : cela va du recul de l’âge de départ à la retraite aux attaques diverses contre le statut.
Personnels comme jeunes et familles méritent autre chose : le SNES s’engage à être leur voix pour mettre en lumière les réalités des conditions de travail, le besoin d’égalité et de justice , les aspirations de nos professions . Ce débat doit prendre une autre tournure.