L’exercice périlleux mais désormais habituel de déni des difficultés de la prochaine rentrée a battu son plein tout le printemps de la part des recteurs. Nul doute que le ministre, à la fin de l’été, réactivera à son tour l’élément de langage d’une « rentrée techniquement réussie ». Peu importe tous les chiffres qui montrent une poursuite de la hausse démographique. Peu importe encore une baisse du nombre d’enseignants, conséquence de l’insuffisance de postes créés et de l’absence de candidats aux concours de recrutement.
Imposer un retour au réel en permettant à la profession de témoigner sur quelques réalités simples et porter quelques-unes de ses revendications d’urgence, tel est le but des campagnes menées par le SNES-FSU. « Salaires corrects exigés » sur la faiblesse des rémunérations dans nos professions, « 42 h 53 » sur le temps de travail des professeurs, CPE, Psy-ÉN et AED, et « Alerte effectifs » sur la réalité du nombre d’élèves par classe sont trois sites Internet sur lesquels chacun peut s’informer, contribuer, partager. Un message fort en ressort, celui d’une profession d’autant plus mobilisée contre la dégradation des conditions d’enseignement qu’elle est attachée à la réussite des élèves et donc en colère quand on l’empêche de faire du bon travail. L’enjeu de la rentrée sera de mettre au jour ces réalités et d’exiger les mesures qui s’imposent : revalorisation, moyens pour l’éducation, renforcement des garanties statutaires, respect des droits et de la professionnalité des personnels. Le gouvernement n’en prenant pas le chemin, une dernière consigne, tout à la fois syndicale, professionnelle et personnelle : reprenez des forces ! À toutes et tous, de bonnes vacances.
Reprendre haleine !
29 juin 2018