Après les petites annonces sur « Le Bon Coin », la recherche de professeurs d’espagnol par le biais des ambassades de pays hispanophones, on a désormais le recrutement de retraités voire l’appel aux bonnes volontés passé par le recteur de Toulouse, en direct à la radio. « Nous avons besoin d’aide et j’invite vos auditeurs… s’il y en a qui souhaitent se présenter, qu’ils se rapprochent des directions académiques dans leur département. » On touche le fond mais on creuse encore.
Et, alors que des parents pointent la situation de leurs enfants privés de certains cours depuis le début de l’année, la Cour des comptes nous gratifie d’un rapport qui réussit l’exploit (mais, en est-ce vraiment un pour elle ?) de parler de remplacement, sans jamais évoquer la question des moyens. Ses préconisations sont complètement déconnectées de la réalité : un univers parallèle, virtuel, où les élèves regarderaient sans ciller le cours en vidéo d’un enseignant qui s’est préalablement enregistré ; un monde merveilleux, où un professeur pourrait remplacer au pied levé un de ses collègues.
C’est assurément le même monde lointain dans lequel Jean-Michel Blanquer ne voit pas « d’explosion » du nombre de contaminations à la Covid-19 dans les écoles. Le mot est « trop fort » se justifie-t-il. Énième provocation d’un ministre qui n’en est pas à son coup d’essai. Et si la prochaine petite annonce était la suivante : « Cherche ministre et hauts fonctionnaires, bonne connaissance du terrain indispensable… ».