Pap Ndiaye, rupture ou continuité ? La question a alimenté les débats lors de sa nomination mais elle semble désormais tranchée à la lecture de son interview dans le Parisien du 25 juin, où il déroule une feuille de route qui indique clairement qu’il n’y aura pas d’inflexion majeure. Et où, tout à coup, en réponse à une question sur le rattrapage des absences, il se lance, sans filet, et entreprend d’expliquer qu’un professeur de français peut faire cours sur les créneaux de son collègue d’histoire…. Tous ceux qui savent ce que sont les contraintes d’emploi du temps, ce qui n’est apparemment pas le cas du locataire de la rue de Grenelle, se demandent comment on pourrait bien réussir à caser la Sixième A entre la Cinquième B et la Troisième C le lundi après-midi…
En parlant rattrapage des absences liées à des formations ou sorties scolaires, en ressortant la vieille lune du remplacement à l’interne, le Ministre s’inscrit dans la bien détestable continuité du prof bashing… Revoilà donc remis sur le devant de la scène les profs décrocheurs et autres ramasseurs de fraises.
Faut-il rappeler, encore et toujours, que les personnels de l’Éducation nationale ont répondu présents en toute occasion ? Que ce sont eux qui ont fait tenir le service public d’Éducation pendant que d’autres rédigeaient des pseudo protocoles sanitaires depuis Ibiza ? Répondre présents, c’est l’une des forces de nos professions. Que le Ministre se rassure : ce sera encore le cas à la rentrée malgré les conditions difficiles et… à l’heure de la mobilisation pour nos salaires et nos métiers !