Selon Élisabeth Borne, « il faut se préparer très jeune, presque depuis la maternelle, à la façon dont on se projette dans une formation et un métier ». Pompiers, footballeurs, influenceuses et influenceurs, astronautes, princesses ou exploratrices… avec ces clichés, certains secteurs se préparent à crouler sous les candidatures. Mais surtout réjouissons-nous, compte tenu de la popularité de « maîtresse d’école » chez les 3-5 ans, après 7 ministres en 4 ans, enfin une locataire de la rue de Grenelle qui a trouvé la solution à la crise de recrutement !

Élisabeth Borne a plaidé des « propos manifestement peu clairs ». Au contraire. Cette petite phrase lâchée au milieu d’une interview sans éclat est très révélatrice. Elle s’inscrit dans la lignée de la politique éducative d’Emmanuel Macron depuis 2017 : Parcoursup, « Choc des savoirs », réforme de la voie professionnelle, découverte des métiers au collège, lycée Blanquer… tout a été pensé pour sélectionner, trier le plus tôt possible, organiser la concurrence entre élèves. Cette politique, synonyme de pression permanente, d’injonctions à entrer dans une case professionnelle très tôt produit des effets délétères : jeunes qui craquent sous la pression, négation du droit à l’erreur, assignation sociale et scolaire. Et plus fondamentalement, c’est une certaine vision de l’École qui est ainsi niée : celle où on prend le temps de grandir, d’apprendre, de rêver, de se tromper, de réfléchir, de tâtonner.

Alors réaffirmons haut et fort : à bas ParcourSup et non au « Choc des savoirs »… et longue vie à Tchoupi !