« Lever le tabou du licenciement des fonctionnaires ». Visiblement, Stanislas Guerini a décidé de se lancer dans la course à la médaille d’or de la provocation et de la bêtise face à l’inégalable Amélie Oudéa Castéra. Tout sonne faux dans cette déclaration. Elle est mensongère : le licenciement des fonctionnaires n’a rien de tabou puisqu’il existe ! Elle est, en revanche, provocatrice en étant lâchée dans la presse, trois heures après une réunion avec les syndicats, au cours de laquelle il n’en a jamais été question. Elle sert surtout à jouer sur les clichés pour une remise en cause profonde et brutale du statut de la Fonction publique. Cette petite musique n’est pas nouvelle : fonctionnaires qui ne travaillent pas, absent·es et indéboulonnables. Ce sont pourtant ces mêmes fonctionnaires qui tiennent à bout de bras des services publics exsangues par les politiques menées par l’exécutif !
Mais Stanislas Guerini ne cherche pas forcément à dire la réalité. Marteler une réalité alternative permet de légitimer un projet de gestion à la performance, de mise en concurrence des agent·es, pour importer le modèle du privé dans le public. Un modèle qui contrevient aux ambitions démocratiques de la Fonction publique. Le statut de 1983 permet de faire du fonctionnaire citoyen un agent de l’État et non du pouvoir, ce qui le met à l’abri des pressions politiques. C’est finalement peut-être ça qui gêne Stanislas Guerini. Un tabou à lever ? Plutôt une ambition à réaffirmer, la Fonction publique doit être confortée et revalorisée !