Une fois de plus le Rassemblement national a montré son vrai visage. En humiliant une mère voilée, accompagnant une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, l’élu, responsable de l’incident, révèle, à qui l’ignorait encore, la nature profondément raciste de son parti.
C’est au nom du principe de laïcité qu’il a affirmé agir. Ouvrant la boîte de Pandore, il a suscité les réactions en chaîne. Le gouvernement a participé au concert dans la cacophonie la plus complète. Le Premier ministre a rappelé la loi mais le ministre de l’Éducation a saisi l’opportunité pour s’épancher sur la question du voile musulman dans la société et sur sa conception de la défense des droits des femmes. Il a même exigé des excuses d’un député qui a eu l’outrecuidance de relever le mélange des genres.
Le principe de laïcité vise justement à préserver la liberté de conscience, de croyance et de culte de chacun. L’intervention de J.-M. Blanquer, faisant part de son sentiment sur ce qui est « souhaitable » ou ne l’est pas, est particulièrement malvenue de la part d’un ministre. Légiférer ou commenter, il faut choisir. Mais plus que tout, quand la société se fracture chaque jour davantage, l’École a besoin de sérénité et non de polémiques stériles.
Elle doit obtenir les moyens de remplir ses missions : permettre l’émancipation par les savoirs, favoriser l’esprit critique et offrir à chacun la possibilité de s’affranchir de tous les déterminismes. C’est ce message-là qu’auraient souhaité entendre les personnels de l’Éducation.