Les sondages ne sont pas une science exacte. Or, la chronique récente sur France Inter de l’ineffable Dominique Seux, connu pour son ardeur à défendre le libéralisme, offre un nouvel exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière d’interprétation des sondages. De quoi s’agit-il ? L’Unsa Éducation présentait mercredi 22 le résultat de la 5e édition de son baromètre de l’Éducation, faisant état d’un malaise profond dans l’Éducation nationale et d’un taux de satisfaction vis-à-vis des choix éducatifs de ce quinquennat n’excédant pas 25 %. Et Dominique Seux d’en conclure que les enseignants ne seraient plus préoccupés par la question des moyens. Comme si la demande de création de postes s’opposait au désir farouche de changer le management, au sentiment de perte de sens du métier et au manque de reconnaissance.
Cela fait longtemps que le SNES-FSU dénonce le poids de plus en plus grand de la hiérarchie, l’inflation des prescriptions jusqu’à l’injonction et la mise en cause de la liberté pédagogique. Mais ce que font remonter aussi les collègues, ce sont les difficultés liées à la charge de travail, l’explosion des effectifs, notamment en lycée, la trop timide revalorisation salariale. Il est vrai que le SNES-FSU s’appuie sur une représentativité assise sur les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation ce qui n’est pas le cas de l’Unsa, peu présente notamment dans le second degré. Quant aux conclusions, elles démentent de façon éclatante notre brillant éditorialiste: 63 % des enseignants de l’échantillon réclament des créations de postes, une petite majorité, un changement de management et une autonomie des équipes parfaitement compatible avec le caractère national des programmes, des horaires et des diplômes. Quant au mérite, l’approbation massive d’une déconnexion importante de la carrière et de l’évaluation devrait ébranler les certitudes de Dominique Seux, mais sans doute sélectionne-t-il ses sources…