Le nombre global d’enseignants démissionnaires a doublé en 4 ans ; le phénomène touche enseignants titulaires comme stagiaires. Certes, rapporté à l’ensemble des enseignants, la proportion demeure faible mais est-ce la raison, comme le fait le Ministère, pour minorer le phénomène et surtout éviter de creuser les motifs de ces départs ?
Chacun éprouve dans les établissements du second degré les effets des hausses d’effectifs insuffisamment anticipées, le poids grandissant de méthodes de gestion autoritaires, l’ineptie de réformes inefficaces mais source de désorganisation. Le sentiment grandissant de perte de sens du métier, la lassitude devant l’empilement demandé des tâches gagne nos professions même si l’envie de contribuer à l’émancipation de tous les jeunes continue à être un ressort.
L’Éducation nationale continuera-t-elle longtemps à fermer les yeux sur les témoignages des stagiaires, écartelés durant l’année de stage entre préparation des cours, du master, des formations à l’ESPE ? Quand prendra-t-on en compte l’expertise des personnels en matière de politique éducative au lieu d’imposer des réformes technocratiques ? Combien de temps encore faudra-t-il attendre revalorisation et amélioration des conditions de travail ?
La crise de recrutement mine toujours le second degré. En prendre la mesure est aussi un moyen de répondre à l’augmentation des départs.