« Mettre le pays à l’arrêt, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire, voire humaine, dans quelques mois ». Non, vous ne rêvez pas : Olivier Véran a bien prédit l’apocalypse à quelques jours de la grève du 7 mars. Mais si vous lisez ces lignes, c’est que le porte-parole du gouvernement s’est révélé un bien piètre voyant et que la Terre continue de tourner. Cette sortie grotesque et ridicule s’inscrit en réalité dans la stratégie de provocation du gouvernement. Au diapason d’Olivier Véran, plusieurs ministres ont d’ailleurs fustigé le blocage du pays, à l’image d’un Gabriel Attal qui a affirmé que ceux qui trinquent sont ceux qui triment. On remarquera au passage qu’il s’agit là d’une parfaite analyse de… la réforme des retraites !
La rhétorique du blocage est à double-tranchant. Car, au fond, qui menace de bloquer le pays ? Les manifestant.es et les grévistes qui font usage de droits parfaitement constitutionnels ? Les syndicats qui ont organisé un mouvement massif et irréprochable depuis deux mois ? Ou le gouvernement et le président de la République qui jouent un jeu dangereux, fait de provocation et de mépris, à la plus grande joie de l’extrême droite qui compte bien rafler la mise en cas de passage en force ? Poser la question, c’est déjà y répondre. D’autant plus qu’Emmanuel Macron a fait savoir qu’il refusait de recevoir l’intersyndicale. Comme s’il était sûr de l’emporter. Gageons qu’à l’instar d’Olivier Véran, il se révélera un très mauvais devin et que nous saurons imposer dans la rue, dès le 11 mars, la seule prévision qui vaille : le retrait !