On connaissait le nuage de Tchernobyl, respectueux des frontières, s’arrêtant à la limite de celles de la France, on découvre maintenant un virus convaincu du caractère sanctuarisé des établissements scolaires, s’arrêtant à la porte des écoles.
Comment interpréter autrement le silence éloquent du ministre de la Santé lors de sa dernière allocution ? Bars, EPHAD, fêtes de famille, rassemblements ou événements publics, tout a été passé en revue, de nombreux conseils et interdits ont été formulés : télétravail pour les salariés vulnérables dans les entreprises, respect des gestes barrière… Sur les établissements scolaires, pas un mot. Silence pudique, témoin sans doute de l’embarras d’un gouvernement qui a sciemment négligé l’Éducation dans son plan de relance, refusé les recrutements de personnels, l’admission des candidats aux concours d’enseignement inscrits sur listes complémentaires, laissé les personnels se débrouiller.
Respecter la distanciation physique dans des classes bondées relève de la gageure. On comprend pourquoi le ministre de l’Éducation, d’ordinaire si prompt à défiler dans les médias reste en ce moment aussi discret sur le sujet sanitaire, pour se faire consultant en mode républicaine.
La situation est grave dans le second degré, les personnels épuisés, les vies scolaires malmenées, le risque d’extension de l’épidémie avéré. La tendance pour l’automne-hiver 2020 doit être à la protection des personnels.