On ne sait pas si, comme un de ses prédécesseurs, Nicole Belloubet est adepte d’escapades cachées à Ibiza, à l’image de ce peu regretté ministre. Mais une chose est certaine : plusieurs récents épisodes montrent à quel point le dialogue social et la démocratie sont malmenés par la néo-ministre, aggravant la crise que traverse l’Éducation nationale. Près de quatre mois après son arrivée, Nicole Belloubet ne s’est toujours pas assise en face des syndicats dans les instances de son ministère. On peut lui décerner la médaille du mépris. Facile Madame la Ministre d’aller disserter sur un plateau de télévision sur l’état de l’École publique et le « Choc des savoirs »… sans aucun élu syndical représentatif de la profession pour vous répondre !
Et que dire de la gestion du 93, en lutte depuis février pour exiger des conditions d’enseignement justes et dignes… l’audience avec la Ministre vient une nouvelle fois d’être décalée en raison de contraintes d’agenda. Une expression bien utile et à la mode au ministère en guide de billet d’absence dont personne n’est dupe.
Ce pouvoir se plaît à malmener la démocratie sociale avec cynisme et désinvolture. Peut-être parce qu’elle est dérangeante. Elle est surtout un bien précieux, un bien commun. Lutter contre le « Choc des savoirs », et pour l’École publique, c’est aussi faire entendre une voix, notre voix, pour un autre projet d’École. C’est faire vivre le débat d’idées et donc la démocratie. Un impératif et une urgence que notre syndicalisme continue de porter haut et fort !