
La nouvelle ministre de l’Éducation nationale a tranché sur les évolutions du DNB. Le brevet ne sera pas rendu obligatoire pour accéder au lycée. C’est une victoire d’une mobilisation intersyndicale.
Un DNB déjà réformé par le « Choc des savoirs »
La plupart des professeur∙es ont découvert l’existence de correctifs académiques lors de l’annonce de leur suppression en décembre 2023. Une fois le DNB corrigé, le recteur pouvait d’un clic augmenter du même nombre de points les résultats de l’ensemble des élèves d’une académie.
Lors de la session 2024, le taux d’obtention du DNB a chuté globalement de 3,5 points mais la baisse est plus marquée là où les collèges de l’éducation prioritaire sont les plus présents. Certaines directions ont déjà fait monter la pression sur ce sujet auprès des équipes en juin dernier. « La vérité des prix » selon l’expression d’un haut fonctionnaire du ministère révèle pourtant que la politique de ponction de moyens sur les DHG des REP et REP+ est délétère.
Report de l’abandon du bilan de fin de cycle 4
En attendant, des évolutions, que le SNES-FSU revendique depuis 2016, sont annoncées pour la session 2026 avec un retour à un contrôle continu fondé sur les moyennes disciplinaires sans hiérarchie (et donc la fin du bilan de fin de cycle). La part du contrôle continu passerait de 50 % actuellement à 40 %.
Deux nouveautés pour la session 2025
À partir de la session 2025, les notes des épreuves d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique (EMC) seront séparées, et une nouvelle mention est créée : “Très bien avec félicitations du jury” pour les élèves obtenant au moins 720 points sur 800 (360 points sur 400 pour les candidats individuels.
Quelle mouture pour 2027 ?
Les épreuves du DNB pourraient se voir modifiées à l’orée de la session 2027, avec peut-être une épreuve orale ou écrite des éléments de « culture générale ». La lettre de saisine du Conseil supérieur des programmes commande une culture générale figée dans la glorification du patrimoine national, à rebours donc de la culture commune, émancipatrice et ouverte au monde, défendue par le SNES-FSU.
Un DNB qui a du sens
Le DNB est à distinguer du bac, premier diplôme de l’enseignement supérieur, dont le statut certificatif a été désactivé par le contrôle continu. À la charnière entre le collège et le lycée, le DNB a un rôle formateur, bien perçu par les jeunes et leurs familles. Il doit à ce titre mêler épreuves terminales et contrôle continu. L’effort de préparation sur un temps long, nécessitant anticipation et organisation pour des épreuves corrigées par un jury mais sans le stress du résultat, est irremplaçable dans le parcours scolaire.
Pour le SNES-FSU, des épreuves écrites plus exigeantes mais cohérentes avec les enseignements et une épreuve orale (collaborative, artistique ou en LVER) avec une grille d’évaluation nationale sont possibles. Le DNB doit rester une étape qui n’interrompt pas la scolarité mais donne de l’élan vers le lycée général, technologique ou professionnel.