Le cru du DNB 2013 avait été tellement calamiteux qu’il n’est pas difficile de trouver au moins quelques qualités à celui de 2014.

La principale d’entre elles, on ne peut l’occulter, est que le questionnement porte moins sur la fin de programme, ou sur des points marginaux pour lesquels on susciterait ensuite des développements construits de la part de l’élève.

On peut s’interroger devant ce qui est proposé ici, les sujets mis à l’étude étant nettement moins problématiques que la structure même de l’épreuve qui reste foncièrement inepte ou inacceptable et ce dans plusieurs domaines :

l’éclatement du questionnement qui picore dans un temporalité extrêmement vaste de l’Antiquité grecque à la cybermenace du XXI ème siècle ; il en va de même en géographie (des foyers de peuplement vus en 6° aux régions attractives vues en 3°). Le degré de difficulté du questionnement est demeuré inchangé et hétéroclite.

la formulation des exercices qui prend des libertés très larges avec le raisonnement historien ou géographe. Certaines taches proposées ou exercices demandés sont, en effet, d’ordre mécanique par rapport à d’autres qui dénaturent passablement les finalités des disciplines interrogées.

La question “Choisir un évènement de la Révolution Française et le dater” risque bien, au moment des corrections, de se transformer en jeu de hasard consistant à valider toutes les réponses ou presque s’insérant dans la période.

De même, de nombreuses questions n’appellent que la restitution de connaissances factuelles sans réflexion, se limitant à citer (un mot) ou à réciter et ce jusque dans les questions de rédaction. On s’interroge alors sur les finalités intellectuelles de cette épreuve.

le barème fourni aux candidats. Cette année on remarque que les études de documents indiquent un barème global qui n’est pas ensuite ventilé précisément sur les questions. En histoire, l’étude du document sur les “gueules cassées” vaut 6 points que l’on doit répartir sur 4 questions de très inégale exigence.

On imagine alors comment à la correction va être utilisée cette nouveauté en vue d’une notation “bienveillante”. La question longue reste à 5 points sur 40, ce qui ne la valorise guère sachant qu’en relavant le mot ONU dans le texte d’éducation civique, en indiquant deux symboles de la République et en relavant la date d’un document qui est mentionnée 2 fois sur celui-ci on engrange autant de points.

l’instrumentalisation de l’épreuve : tous les sujets tombés dans les centres étrangers
et métropolitain le prouvent, le brevet doit évoquer auprès des candidats la grandeur de la France, sa puissance, la légitimité de ses actions militaires, son influence mondiale, les vertus de ses dépenses militaires alors que le BOEN de 2008 mentionne des finalités relatives à l’esprit critique,la capacité de jugement, la liberté de pensée. Comment les exercer sur des sujets aussi vifs avec un questionnement aussi fermé ? Doit on comprendre que le BOEN n’est qu’une déclaration d’intention?

Dès lors comment s’étonner que les appréciations portées sur cette épreuve puisse faire la part belle aux dénigrements sur le niveau des élèves, le travail des enseignants et les finalités des disciplines concernées ? Elle n’évalue pourtant qu’une modeste dimension du savoir ou des raisonnements en histoire et en géographie. Elle ne prépare pas convenablement les élèves aux formations dispensées ensuite contrairement à ce que prescrit le BOEN.

Les élèves ne peuvent guère donner des réponses intelligentes à des questions qui ne le sont pas.
C’est d’une logique implacable.

Ce n’est pas le cru de l’année qui est en cause, c’est la structure de l’épreuve tout entière qu’il faut revoir et ce avant 2019.

Une révision de l’épreuve à titre transitoire est indispensable !


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