De nombreux élèves n’ont pas suivi tout le programme obligatoire en quatre ans de collège faute de professeur.es, avec des postes en établissement restés désespérément vacants pendant des mois. Les recrutements se sont effondrés sous l’effet conjugué de la suppression du CAPET de technologie et de la crise de recrutement qui touche les métiers de l’enseignement. Le SNES-FSU constate que le ministère n’a pas tenté de trouver les modalités pour éviter que des élèves ne soient pénalisés au DNB lorsqu’ils n’ont pas eu d’enseignement. En l’absence de telles dispositions, le risque de nombreux bricolages locaux dans les jurys est grand : consignes de bienveillance données aux correcteurs, neutralisation de l’épreuve, arrangements abusifs avec l’épreuve de SVT…
Par ailleurs, la dégradation des conditions d’enseignement (disparition des groupes allégés et des heures dites « de laboratoire ») ne permet plus de dispenser correctement les dimensions technologiques d’une culture commune pour tous les élèves.
Les programmes actuels sont centrés sur la simulation et ne suffisent pas pour que les élèves développent des connaissances leur permettant de comprendre le monde qui les entoure. Les pratiques technologiques doivent justement permettre aux élèves de comprendre l’univers des objets. La démarche de projet par son approche systémique permet de couvrir les différents champs dont est constituée la technologie. La fabrication ne doit pas être négligée dans les programmes car elle permet d’ancrer l’objet dans sa matérialité, d’apprécier les process liés à sa réalisation pour ensuite que les élèves vérifient, s’assurent qu’il répond aux cahiers des charges.
Pour une éducation technologique à la hauteur des enjeux de demain, les élèves doivent pouvoir travailler en groupes, ce qui passe par des effectifs allégés en classe. Le SNES-FSU demande la réouverture du CAPET de technologie et des mesures spécifiques pour endiguer la crise de recrutement (salaires, formations, pré-recrutements…). Le SNES-FSU rappelle que la technologie au collège doit redevenir une discipline d’activité où l’élève doit être en mesure d’identifier, de comprendre et de décrire les objets et les systèmes qui l’entourent, de leur conception à leur impact environnemental au moment de leur destruction.
Les associations de spécialistes AEET, AEAT et PAGESTEC qui réunissent les professeurs de Technologie collège s’associent à ce communiqué.