Force est de constater que le ministère n’a que faire des remontées du terrain. Après deux ans de protocole sanitaire, et peu ou pas de manipulations, comment un sujet de DNB peut-il être centré sur une démarche d’investigation ?
Trop long, mal paginé…
Le sujet session 2021 était très long, avec une mise en page qui a mis en difficulté les élèves, notamment les élèves dyslexiques : les documents sur une page, la question sur la page suivante.
Les documents présentaient de nombreuses informations mais la conception n’aidait pas les élèves. Pour exemple, le document 3 était un tableau avec des dessins, un protocole mais aussi un test à l’eau iodée notifié sous le tableau avec une typographie réduite. Bref, un fouillis documentaire qui a déstabilisé bon nombre d’élèves.
Un sujet dont la thématique est généralement abordée en Cinquième…
« Chromatographie », « chromatogramme », « pigments » sont autant de termes spécifiques énoncés dans sujet, mais non abordés en SVT au cours du cycle 4. Comment les concepteurs peuvent-ils être si détachés du programme et de de ce qui est fait en classe ? La culture scientifique des concepteurs n’est pas celles des élèves !!
S’il est possible d’interroger les élèves sur l’ensemble du programme de cycle 4, la notion de nutrition des organismes chlorophylliens est généralement abordée en Cinquième. Les élèves ont pu être décontenancés à la lecture du sujet.
Et la correction dans tout cela ?
Les deux épreuves de Sciences se faisaient une nouvelle fois sur une copie unique, difficile de comprendre cette logique quand il est demandé un respect strict des gestes barrières.
Les retours de correcteurs indiquent un nombre important de copies à corriger (souvent proche de la centaine pour chaque professeur), des harmonisations qui ont conduit à modifier la grille nationale en autant de grilles académiques.
Avec un sujet où les questions étaient peu claires, mal mises en évidence au niveau typographique, il était plus que prévisible que les consignes de correction deviendraient problématique :
- une grille par niveau pour chaque question, où seule l’absence de réponse peut être notée par zéro point
- une en-tête où il est indiqué que « Toute tentative de réponse doit être valorisée si elle est en rapport avec le sujet »
Le SNES-FSU demande des repères annuels forts dans les programmes de SVT et donc des sujets de DNB qui ne portent que sur l’année de Troisième: thématiques sur la génétique, l’immunologie ou l’évolution. Par ailleurs, la crise du covid et ses conséquences sur les élèves ne sont pas terminées, le SNES-FSU continue donc de demander des aménagements de programmes pour l’année 2021-2022.
Le mépris pour les professeurs se voit aussi dans les conditions de correction et de rémunération. Le SNES-FSU demande le retour d’une copie par discipline pour l’épreuve des Sciences, la rémunération de l’épreuve orale, conformément à l’arrêté de 2012, et la revalorisation de la rémunération concernant la correction des copies et l’épreuve orale.