Cela place nombre de nos collègues dans l’expectative, qui s’interrogent sur les orientations de l’épreuve ; voici un verbatim constitué de quelques extraits des échanges intervenus sur la liste Histoire Géographie qui montre à quel point le sujet pose question dans la profession.
« Pardon d’insister mais, avez-vous pu obtenir des informations concernant les sujets de brevet par la DGESCO et/ou l’IG. Nous sommes à 4 mois de l’examen nous n’avons toujours qu’un sujet zéro qui ne comprend pas de barème détaillé, aucune idée des attendus sur les questions longues (à quoi affectons nous les 15 points ?), des variantes possibles ou encore des alignements envisageables avec les lettres etc. Même si les un.e.s et les autres sont possiblement dans les cartons il faut absolument que nous ayons des réponses là dessus. Ce serait le bac tout le monde serait vent debout, en attendant les collègues de collège pataugent dans la réforme et ses multiples déclinaisons, l’une d’entre elle étant cet examen. V. S. »
Cette tendance floue amène même nombre de nos collègues à y voir une manœuvre politique visant à supprimer le DNB
« C’est assez probablement pour obtenir ce résultat – que les enseignants d’histoire-géographie en viennent d’eux mêmes à préférer la suppression des épreuves du DNB dans leur matière (comme dans les autres) – que le DNB est vidé de son sens, réformes après réformes.
En attendant – le processus est bien amorcé – qu’il en aille de même pour le baccalauréat. J. LB »
« “Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage”, c’est bien connu : en vidant de toute sa substance le brevet, en ne donnant pas d’informations précises sur le déroulement, le contenu des épreuves, la répartition des points du barème, bref, en entretenant l’incertitude et en nous mettant à rude épreuve – et je passe sur les EPI, le LSU et cie ! – c’est bien le but recherché… IS. »
Cela pousse certains collègues à s’interroger sur la pertinence du maintien du DNB dans ce contexte
« Vu l’état actuel des choses je suis tout a fait d’accord avec le fait qu’un examen final complexifie et met une pression inutile sur les enseignants vu le peu de points attribués. Bref moi aussi je préférerai finalement dans ce contexte que l’épreuve finale soit supprimée.. Dire qu’on continue à se fatiguer dans mon collège à organiser deux brevet blancs pour 50 points! (…) Je le redis autant dans ces cas là supprimer le biniou et hop! Au moins on est tranquille et le contrôle continu aura certainement plus de poids aux yeux des élèves car plus simple à comprendre: chaque éval compte pour l’obtention du brevet point à la ligne. DM »
« Il faudrait tout de même rappeler, mais je parle d’un temps que certains n’ont pas ici connu, que pendant toute une période, notamment les années 1980, le brevet était donné sur la base uniquement des résultats sur l’année, et donc sans épreuves chronophages. Par ailleurs, comme le souligne V. S, ces épreuves transforment l’année de troisième en course contre la montre et préparation des épreuves alors que les élèves auraient besoin de consolidations méthodologiques. GR »
Quand d’autres restent visiblement très attachés à l’examen, non pas dans sa forme, mais par son existence en tant que diplôme national et égalitaire
« Je ne suis pas du tout d’accord avec ceux qui réclament la suppression du brevet, qu’il s’agisse de l’épreuve terminale ou du diplôme en tant que tel. Le certificat d’études primaires, le DEUG, la maîtrise ont été supprimés. (..) on en vient à discuter ouvertement sur la liste de diffusion histoire-géographie du SNES de la suppression du brevet. (…) je vois là le piège de la suppression de tout diplôme réclamé par les ultra-libéraux. Le diplôme est un monopole national, laïc, gratuit, égalitaire, valable toute la vie. (…) Donc je suis d’accord pour critiquer toutes les évolutions du brevet mais certainement pas pour demander sa suppression. N.M. »
C’est donc dans ce contexte d’inquiétude que le SNES a interpellé sur ces questions, le Conseil Supérieur de l’Education.
Suite à cette intervention, Florence Robine pour la DGESCO, a répondu devant le Conseil Supérieur de l’Education qu’elle comprenait ces préoccupations et qu’elle allait s’adresser à l’Inspection Générale pour lui demander de faire le nécessaire.
On retrouve sur ce dossier comme sur d’autres, cette pratique détestable du ping-pong entre la DGESCO et de l’IG quand il s’agit de ne pas prendre en charge une question qui nous pose des difficultés concrètes dans nos classes.
Cette intervention en CSE ne nous épargnera sans doute pas de devoir revenir à la charge par courrier auprès de l’IG. N’hésitez pas à interpeller vos IPR en leur demandant s’ils ont des nouvelles de l’IG, notamment par des courriers ou courriels signés par l’équipe du collège (et nous les faire connaître le cas échéant, ainsi qu’à vos S2 et S3).